b) L'électricité et le téléphone
L'effort remarquable consenti en matière
d'
électrification
du territoire remonte au début des
années 1980. Il a été prolongé et amplifié
par la mise en oeuvre des accords de Matignon.
En 1983, seulement 7 000 foyers ruraux sur 14 000 environ
étaient électrifiés. La nécessité est
apparue, à cette époque, de mettre à la disposition des
communes des moyens de financement supplémentaires pour faire
évoluer rapidement cette situation.
Un
Fonds d'électrification rurale (F.E.R.)
a donc
été créé par la délibération du
Territoire n° 549 du 3 février 1983 afin de subventionner ou
prendre en charge les annuités des emprunts contractés par les
communes pour des travaux d'électrification préalablement
agréés par le FER.
Le Fonds d'électrification rurale a été doté de
ressources provenant d'une taxe sur l'électricité, versée
par les distributeurs, et d'une participation des communes ou syndicats
adhérents.
L'affectation de ces recettes a été prise par un
arrêté du 5 juillet 1983 afin de couvrir le financement d'un
premier programme quinquennal (mi 1983 - mi 1988) de
2 milliards de francs CFP (110 millions de francs français),
pour desservir 3 100 foyers.
Toutefois, en 1989, dans la province Nord, le taux d'électrification
restait globalement très insuffisant, plus fort sur la côte ouest
(entre 40 % et 60 %) que sur la côte est (moins de 40 %).
Plus de la moitié des tribus n'était pas desservie.
Aussi les deux générations de conventions Etat/Territoire
sont-elles intervenues dans ce domaine en participant financièrement
à l'électrification rurale sur l'ensemble du territoire. Une
enveloppe de 222,6 millions de francs français a été
contractualisée à cette fin et fournie en complément de
ressource au Fonds d'électrification rurale : 118,8 millions
de francs français apportés par l'Etat et 103,8 millions de
francs français par le Territoire pour la période 1990-1997.
Un deuxième programme pluriannuel (1989- 1993) de 3 milliards de
francs CFP (165 millions de francs français) a ainsi pu être
approuvé par la délibération du Congrès du
Territoire n° 60 du 15 décembre 1988 pour viser à desservir
2 200 foyers d'habitat ou installations à caractère
économique.
Enfin, une enveloppe de 55 millions de francs français avait
déjà été déboursée au mois de
septembre 1996 dans le cadre du
troisième programme
en cours de
réalisation.
Hors agglomération de Nouméa dont l'électrification est
ancienne, et hors Iles Bélep qui n'adhèrent pas au FER, le taux
d'électrification de la Nouvelle-Calédonie était ainsi de
88,2 %
à fin 1996.
Même si elles ont eu tendance à se réduire, les
disparités régionales restent cependant fortes comme en
témoigne le tableau ci-après. Certaines localités de la
Province Nord, en particulier, continuent de présenter des zones
d'ombre, en dépit de l'effort réalisé.
Taux de couverture géographique minimum par le
réseau public
après le programme 1996
* Résidences principales + secondaires |
Nombre foyers résidant sur la Commune (1) |
Nombre foyers restant à couvrir |
Taux de couverture géographique |
PROVINCE SUD (10 communes) |
|
|
|
Communes du SIVM |
|
|
|
PAITA |
1.920 |
105 ( ) |
94,5 % |
BOULOUPARI |
508 |
80 ( ) |
84,3 % |
LA FOA (2) |
641 |
42 |
93,4 % |
FARINO |
116 |
8 |
93,1 % |
SARRAMEA (2) |
132 |
8 |
93,9 % |
MOINDOU |
138 |
30 |
78,3 % |
Sous-Total SIVM |
3.455 |
273 |
92,1 % |
Communes Hors SIVM |
|
|
|
ILE DES PINS (2) |
466 |
133 |
71,5 % |
YATE |
439 |
55 |
87,5 % |
THIO |
614 |
75 |
87,8 % |
BOURAIL |
1.248 |
74 |
94,1 % |
Sous-Total Hors SIVM |
2.767 |
337 |
87,8 % |
TOTAL SUD |
6.222 |
610 |
90,2% |
PROVINCE NORD (16 communes) |
|
|
|
NORD OUEST + CANALA KOUAOUA |
|
|
|
POYA (2) |
637 |
57 |
91,1 % |
POUEMBOUT |
304 |
48 |
84,2 % |
KONE |
943 |
73 |
92,3 % |
VOH |
420 |
70 |
83,3 |
KAALA-GOMEN |
463 |
67 |
85,5% |
KOUMAC |
647 |
83 |
87,2% |
OUEGOA (2) |
370 |
185 |
50,0 % |
POUM |
248 |
66 |
73,4% |
CANALA (3) |
810 |
107 |
71,1 % |
KOUAOUA (3) |
|
127 |
|
Sous-total Nord Ouest |
4.842 |
883 |
81,8 % |
|
|
|
|
Suite du tableau de la page précédente |
|||
NORD EST - CANALA KOUAOUA |
|
|
|
HOUAILOU |
972 |
49 |
95,0 % |
PONERIHOUEN |
552 |
80 |
85,5 % |
POINDIMIE |
865 |
107 |
87,6 % |
TOUHO |
525 |
90 |
82,9 % |
HIENGHENE |
495 |
121 |
75,6 % |
POUEBO |
389 |
66 |
83,0 % |
Sous-total Nord Est |
3.798 |
513 |
86,5 % |
TOTAL NORD |
8.640 |
1.396 |
83,8 % |
PROVINCE DES ILES (3 communes) |
|
|
|
MARE |
1 020 |
31 |
97,0 % |
LIFOU (2) |
2 044 |
128 |
93,7 % |
OUVEA (2) |
770 |
41 |
94,7 % |
TOTAL ILES |
3.834 |
200 |
94,8 % |
TOTAL GENERAL |
18.696 |
2.206 |
88,2 % |
(1) Renseignements fournis par les communes en 1992-1993 sauf
(2)
(2) Recensement ITSEE de 1989 ou Estimation DITTT Août 1993
(3)
En absence de la répartition du nombre des foyers résidants sur
ces communes le TCG est calculé globalement.
( ) dont 72
résidences secondaires à UITOE
( ) dont 33
résidences secondaires à BOURAKE.
La réalisation du programme proposé par le FER en 1997 devrait
cependant faire passer le taux de couverture géographique des zones
rurales de Nouvelle-Calédonie au-dessus de la barre des 90 %.
De son côté,
le téléphone
restait encore en
1989 un privilège de la société urbaine (le grand
Nouméa et les grands bourgs) et de quelques communautés rurales
à majorité européenne (Farino, Pouembout), avec un taux
moyen de couverture de 36,4 % des foyers.
Une action de "téléphone en milieu rural" a donc
été initiée dans la cadre des deux conventions
Etat/Territoire avec un apport de l'Etat de 64 millions de francs
français et un apport du Territoire de 4,8 millions de francs
français, complétés par une participation des communes
à hauteur de 21,4 millions de francs français.
Les programmes de desserte téléphonique sur la période
1989-1992 ont ainsi permis l'électrification de 65 tribus. La
répartition par province a bien sûr privilégié les
collectivités à majorité mélanésienne
(province Nord : 29 tribus ; province Sud : 7 tribus ; province des Iles
Loyauté : 29 tribus).
Sur la période 1993-1997, il est prévu de desservir
39 tribus supplémentaires (province Nord :
27 tribus ; province Sud : 8 tribus ; province des
Iles Loyauté : 4 tribus).