2. Les instruments
Le statut du 9 novembre 1988 a parallèlement
institué des mécanismes budgétaires spécifiques
destinés à accompagner les objectifs de développement
économique et social contenus dans les accords de Matignon :
L'article 84
de la loi référendaire prévoit
que des
contrats de développement
sont conclus entre l'Etat et
les provinces afin de financer en commun des actions destinées à
atteindre, en prenant en compte les spécificités provinciales,
les objectifs de développement fixés par l'article 85.
Une première tranche triennale a concerné les années
1990-1992. Une nouvelle programmation a été engagée pour
la période 1993-1997.
Conformément aux termes de la loi,
les trois-quarts
de la
participation de l'Etat vont aux provinces des Iles Loyauté et du Nord.
Dans la Province Sud, où l'appareil productif est plus
développé, les objectifs poursuivis s'attachent essentiellement
à l'action sociale et à l'aménagement du territoire. Dans
les provinces du Nord et des Iles Loyauté, les programmes
d'équipement (infrastructures et équipements collectifs)
représentent plus de 60 % du total des contrats.
La loi référendaire ne prévoit pas, en revanche, de
contrat de développement
entre l'Etat et le Territoire
.
Toutefois, en raison des transferts de compétence intervenus lors de la
mise en application des nouvelles institutions ou pour opérer des
économies d'échelles, un certain nombre d'opérations ont
fait l'objet de
conventions
particulières entre l'Etat et le
Territoire. Les projets retenus concernent des investissements
d'équipements primaires, des dépenses de formation et
d'infrastructures.
Les masses financières consacrées aux contrats de
développement et à la convention sont résumées dans
les tableaux ci-après et appellent les commentaires suivants :
- les deux générations de contrats poursuivent le même
objectif général de rééquilibrage
géographique en faveur du Nord et des Iles,
- la deuxième génération de contrats voit l'effort de
l'Etat renforcé : sur la période 1990-1992, l'Etat a mis
annuellement à la disposition des collectivités provinciales et
du Territoire 285 millions de francs français en moyenne
(5.181 millions de francs CFP); sur la période 1993-1997 cette
enveloppe moyenne se situe en principe au niveau de 330 millions de francs
français (6 milliards de francs CFP) soit une croissance proche de
16 %,
- les autres partenaires non signataires des contrats voient leur
participation très nettement augmenter : ceci est principalement
dû à la contribution de certains opérateurs comme la
Société Immobilière de Nouvelle-Calédonie (S.I.C.)
dans l'opération "habitat" du contrat Etat-Province Sud ou le Centre
Hospitalier Territorial Gaston Bourret dans son programme de rénovation,
- au total sur dix ans environ ce sont
plus de 5,8 milliards de
francs français ou 106 milliards de francs CFP qui devaient
être dépensés.
Contrats de développement et convention Etat-Territoire 1990-1992
en millions de francs CFP
|
Participation Etat |
% |
Participation Province/Territoire |
% |
Autres partenaires |
% |
Total |
Province Iles |
2.965,6 |
56,4 |
1.867,2 |
35,5 |
429,0 |
8,2 |
5.261,8 |
Province Nord |
6.838,8 |
45,6 |
7.293,0 |
48,6 |
871,7 |
5,8 |
15.003,4 |
Province Sud |
3.629,3 |
37,4 |
3.488,3 |
36,0 |
2.581,5 |
26,6 |
9.699,0 |
Territoire |
2.072,1 |
40,6 |
2.259,2 |
44,3 |
768,2 |
15,1 |
5.099,5 |
Total |
15.505,8 (1) |
44,2 |
14.907,6 |
42,5 |
4.650,4 |
13,3 |
35.063,8 (2) |
(1) 853,973 millions de francs français.
(2) 1.929,665 millions de francs français.
Contrats de développement et convention Etat-Territoire 1993-1997
en millions de francs CFP
|
Participation Etat |
% |
Participation Province/Territoire |
% |
Autres partenaires |
% |
Total |
Province Iles |
5.707,5 |
57,1 |
3.169,5 |
31,7 |
1.121,1 |
11,2 |
9.998,0 |
Province Nord |
12.198,9 |
54,8 |
9.026,1 |
40,5 |
1.037,0 |
4,7 |
22.262,0 |
Province Sud |
7.646,4 |
27,3 |
8.758,5 |
31,2 |
11.637,5 |
41,5 |
28.042,4 |
Territoire |
4.072,4 |
43,2 |
3.374,6 |
35,8 |
1.987,9 |
21,1 |
9.434,9 |
Opérations inter-provinciales |
|
|
|
|
|
|
|
Total |
29.998,5 (1) |
42,3 |
24.779,8 |
34,9 |
16.168,8 |
22,8 |
70.947,2 (2) |
(1) 1.649,92 millions de francs français.
(2) 3.902,095 millions de francs français.
Parallèlement,
un contrat de ville
a été
signé le 18 février 1993 entre l'Etat et la commune de
Nouméa. Il constitue une programmation sur cinq ans des actions
prioritaires que la municipalité souhaite mettre en oeuvre avec l'aide
de l'Etat. Les trois priorités affichées concernent l'habitat
(construction, réhabilitation, aménagement), les infrastructures
urbaines (transport et assainissement) et le développement social et
culturel des quartiers défavorisés.
Opérations du contrat de ville
en millions de francs CFP
|
Part
|
Part
|
Part Province |
Montant Total |
Part Autres |
Constructions de logements aidés |
2.909,0 |
0,0 |
2.381,8 |
5.290,8 |
7.347,0 |
Participations charges foncières logements aidés |
|
|
|
|
|
Réhabilitation de logements sociaux |
727,3 |
0,0 |
0,0 |
727,3 |
1.350,2 |
Résorption habitat insalubre |
364,0 |
76,4 |
0,0 |
440,4 |
0,0 |
Refonte des transports en commun |
181,8 |
221,8 |
0,0 |
403,6 |
0,0 |
Assainissement |
1.090,9 |
767,3 |
0,0 |
1.858,2 |
0,0 |
Aménagement urbain |
400,0 |
363,6 |
0,0 |
763,6 |
0,0 |
Insertion-Intégration |
69,8 |
140,2 |
0,0 |
210,0 |
0,0 |
Identité culturelle |
107,8 |
214,1 |
0,0 |
321,9 |
0,0 |
Lutte contre l'échec scolaire |
45,2 |
79,5 |
0,0 |
124,7 |
0,0 |
Action sanitaire et sociale-prévention de la délinquance |
|
|
|
|
|
Etudes et diagnostics |
200,1 |
200,0 |
0,0 |
400,1 |
0,0 |
Total 1993-1997 |
6.857,8 (1) |
3.039,7 |
2.381,8 |
12.279,3 (2) |
8.697,2 |
(1) 377,18 millions de francs français.
(2) 675,36 millions de francs français.
Le contrat de ville de Nouméa devait faire l'objet
d'un avenant, au
début de 1997
, se traduisant par le redéploiement de
crédits budgétaires au profit d'actions dans le domaine du
logement très aidé.
Enfin, le principe d'un second contrat de ville Etat-Nouméa, courant
à compter du 1er janvier 1998, a été acté à
Paris, le 9 octobre 1996, par les différentes parties
intéressées.
L'
article 87
de la loi référendaire a enfin
créé, au sein du fonds d'investissement pour le
développement économique et social des territoires d'outre-mer
(FIDES),
un fonds d'équipement et de promotion pour la
Nouvelle-Calédonie
(FEPNC).
Peuvent bénéficier de financements ou de garanties de ce fonds le
Territoire, les provinces, les communes et les personnes physiques ou morales
participant au développement économique et social de la
Nouvelle-Calédonie. Le fonds peut être alimenté par la
procédure des fonds de concours.
En fait, le FEPNC est la structure par laquelle transitent l'ensemble des
crédits affectés aux dispositifs contractuels ci-dessus
décrits.
Le FEPNC fait l'objet à ce titre d'une gestion totalement
déconcentrée, les crédits correspondants étant
délégués globalement au Haut-Commissaire en début
d'exercice.
Dans la pratique, le fonds est alimenté à partir des
crédits du chapitre 68-93 du budget de l'Outre-mer "
Actions diverses
pour le développement de la Nouvelle-Calédonie
" par la
procédure de la répartition.
Cette technique ne permet toutefois pas, à première lecture,
d'évaluer précisément le montant annuel des dotations
versées par l'Etat au titre des actions contractuelles conduites en
Nouvelle-Calédonie. Seuls les documents annexés au projet de loi
de finances fournissent ce détail.