2. Le rôle contrasté des grandes puissances
a) L'effacement de la Russie de la scène régionale
La Russie n'a pas retrouvé son influence passée
dans la région. Elle continue toutefois de faire valoir le rôle de
co-parrain du processus de paix qui lui avait été reconnu lors de
la Conférence de Madrid de 1991. Son ambition se limite toutefois,
aujourd'hui, dans cette perspective, à encourager les parties à
formaliser leur engagement de respecter les accords de Madrid et ceux conclus
depuis lors sous l'égide des Etats-Unis et de la Russie
Moscou cherche à se faire entendre d'Israël. La présence
d'une forte communauté juive d'origine russe peut constituer à
cet égard un atout.
b) La position américaine : la fin de l'expectative
Les Etats-Unis ont, depuis l'effondrement de l'URSS,
retrouvé une influence incontestée au Proche-Orient. Leur
position diplomatique repose traditionnellement, d'une part, sur les relations
très privilégiées nouées avec Israël (auquel
Washington apporte une aide de 3 milliards de dollars par an -dont 1,8 milliard
d'aide militaire-) et, d'autre part, sur l'influence américaine dans les
pays arabes modérés. Elle leur permet de jouer
un rôle
de médiateur
qu'aucune autre puissance n'a aujourd'hui les
mêmes moyens d'assumer.
Il est vrai, par ailleurs que les Etats-Unis, en 1996, dans un contexte
marqué par l'échéance électorale
présidentielle, ont adopté une position d'attente à
l'égard des évolutions du processus de paix.
La diplomatie américaine s'est toutefois exprimée en faveur d'un
allégement du bouclage des territoires. Elle s'est par ailleurs
refusée à donner un nouvel élan aux négociations
multilatérales organisées dans le prolongement de Madrid, sans
avancées notables dans les discussions israélo-palestiniennes.
La réélection de Bill Clinton, la réorganisation de
l'équipe présidentielle avec la désignation de Mme
Madeleine Albright au poste de secrétaire d'Etat donnent aujourd'hui
à la diplomatie américaine tous les moyens de jouer un rôle
moteur dans le processus de paix.
L'accord sur Hébron où les Etats-Unis ont pris une part
décisive, constitue à cet égard un signal fort ; les
Américains renouent avec leur vocation de garant du processus de paix
que le parrainage des accords d'Oslo leur avait assignée.