II. QUELLES SÉQUELLES DE LA CRISE ?

A. UNE FRÉQUENTATION QUI PEINE À RETROUVER SON NIVEAU DE 2019

Les aides publiques massives ont permis au secteur d'éviter une crise qui aurait pu mettre en cause son existence en 2020. L'année a ainsi été particulièrement complexe pour le secteur dans son ensemble, qui a rapidement porté ses espoirs sur 2021.

La crise du cinéma en 2020

de fermeture des salles en 2020 et 2021

baisse du nombre de films produits en 2020

baisse du chiffre d'affaires de la production et de la distribution

L'obligation de présenter un passe sanitaire à compter du 21 juillet a cependant semblé jouer dans un premier temps de manière négative, car touchant un public jeune alors très majoritairement non vacciné. Ainsi, les neuf semaines entre la réouverture des salles le 19 mai et le 21 juillet ont connu une baisse de fréquentation par rapport à 2019 de 15 % , alors que les 16 semaines suivantes ont vu une diminution de 24 % . S'il est difficile d'établir un simple lien de causalité, les vacances d'été et la programmation ayant également un rôle important, force est de constater que le passe, pour justifié qu'il soit sur le plan sanitaire, a pu constituer un frein au retour du public en salles.

À ce stade de l'année 2021, la fréquentation demeure ainsi inférieure de plus de 20 % par rapport à 2019 , signe qu'une partie du public n'a pas encore retrouvé le chemin des salles. Les professionnels interrogés par le rapporteur évoquent un public « non vacciné » très hostile par principe au passe, d'un côté, et un public plus âgé au contraire encore inquiet des conditions sanitaires, de l'autre, alors même qu'aucune contamination n'a été enregistrée dans les cinémas qui ont rempli leurs obligations sanitaires de manière très satisfaisante .

B. À TERME : COMMENT RECONQUÉRIR LE PUBLIC ?

Les conséquences de la crise ne se sont pas estompées . Elles devraient s'inscrire dans le moyen et le long terme et peser durablement sur l'ensemble de la filière, à la fois pour des raisons financières, mais également de modification de comportement des spectateurs.

À moyen terme , le retard pris par les tournages, ainsi que les contraintes sanitaires, vont peser sur les finances des producteurs. Les emprunts contractés ne pourront être remboursés avant la sortie du film, elle-même doublement contrainte par l'achèvement du projet et l'encombrement dans les salles. En conséquence, les intérêts supplémentaires pèsent sur la marge des producteurs. De plus, pèse également sur les producteurs le surcoût lié aux contraintes sanitaires, compris entre 5 % et 15 % .

Plus inquiétant sur le long terme , le retour des spectateurs en salle n'est pas encore assuré. Une partie du public a découvert l'usage des plateformes durant la crise et pourrait donc diminuer sa fréquentation des salles. S'il est encore trop tôt pour s'alarmer d'une modification des habitudes de consommation des oeuvres, il sera nécessaire que le secteur du cinéma mène des actions de reconquête faisant valoir sa spécificité.

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