C. MÉTÉO-FRANCE VA DEVOIR RELEVER UN DÉFI DÉMOGRAPHIQUE
1. Une pyramide des âges atypique et un personnel vieillissant
L'établissement présente une pyramide des âges assez atypique qui s'explique notamment par une vague importante de recrutements intervenue au début des années 1980 .
La moyenne d'âge des corps techniques est de 49 ans, celle des corps administratifs de 54 ans. 60 % des agents ont plus de 50 ans, 42 % ont plus de 55 ans et 15 % ont plus de 60 ans .
Nombre de départs à la retraite
constatés et anticipés
(2012-2023)
Source : commission des finances du Sénat d'après les réponses de Météo-France au questionnaire du rapporteur spécial
Dans les prochaines années, l'accélération des départs en retraite va être particulièrement sensible pour les corps techniques . Pour ces corps, selon ses estimations, l'opérateur passerait d'une moyenne de 76 départs annuels ces trois dernières années à une moyenne de 90 départs les sept prochaines années avec un maximum en 2026 de 110 départs.
2. Le pic de départs à la retraite attendu implique des mesures
Le pic de départ à la retraite attendu implique des recrutements significatifs et des assouplissements du schéma d'emplois pour éviter des pénuries d'effectifs qui pourraient avoir des conséquences préjudiciables sur la qualité de service et un dispositif de vigilance mis en tension par la fréquence et l'intensité des phénomènes météorologiques extrêmes.
Les stagiaires formés à l'ENM sont comptabilisés dans le plafond d'emplois . La durée d'étude est de deux ans pour les techniciens supérieurs de la météorologie et trois ans pour les ingénieurs. Cette situation est contestable dans la mesure où ces futurs agents ne sont pas encore des personnels productifs de l'établissement.
Dans le cadre du pic de départ à la retraite attendu d'agents techniques, le renouvellement des personnels va s'accélérer et la part représentée par les stagiaires de l'ENM dans le plafond d'emploi va s'accroître . Il en résultera une pression temporaire accrue sur les effectifs productifs de l'établissement. Cette pression pourrait se traduire par des situations de sous-effectifs de nature à mettre en danger la qualité du service rendu par Météo-France.
Aussi, de façon temporaire , durant la phase du pic de départ à la retraite anticipé, soit au moins de 2025 à 2027 , il est nécessaire de prendre des mesures visant à donner plus de flexibilité à l'établissement . Deux options sont possibles. Il pourrait être envisagé d' extraire temporairement les stagiaires de l'ENM du calcul du plafond d'emploi de l'opérateur ou de prévoir , sur la période concernée, des schémas d'emplois positifs et suffisamment importants pour compenser l'effet du pic.
Recommandation n° 17 : Adapter le schéma d'emplois ou extraire temporairement les stagiaires de l'école nationale de la météorologie (ENM) du calcul du plafond d'emplois de Météo-France pour que la vague de départs à la retraite attendue ne se traduise pas par des sous-effectifs de personnels opérationnels.