B. MALGRÉ D'INDÉNIABLES AVANCÉES, UN PLAN DONT LES RÉSULTATS NE PEUVENT S'INSCRIRE QUE DANS LE MOYEN TERME
Les mesures du plan d'actions « hélicoptère » ont effectivement permis plusieurs améliorations, dont une progression régulière de la disponibilité des différentes flottes d'hélicoptères . Le rythme de cette évolution reste néanmoins en deçà des attentes, les objectifs de disponibilité fixés pour 2016 n'ayant pas été atteints. La disponibilité a toutefois progressé en 2017, avec notamment une augmentation de 60 % à 75 % pour les opérations menées dans la bande sahélo-saharienne . Le plan d'actions s'est en outre traduit par :
- l'acquisition de compléments pour les lots de déploiement du Tigre d'un coût de 12 millions d'euros ;
- la réparation des dommages liés aux engagements d'un coût de 10 millions d'euros ;
- la mise en place d'un abri pour stockage et maintenance en bande sahélo-saharienne, d'un coût de 2 millions d'euros ;
- la fongibilité de rechanges sur les parcs Cougar et Caracal ;
- la réduction de 30 % des délais de retour des rechanges critiques hors service des théâtres d'opérations vers les circuits de réparation en métropole ;
- l'optimisation du potentiel Cougar disponible après entretien de niveau industriel ;
- la fluidification du partage des informations techniques et logistiques ;
- la réduction du nombre d'hélicoptères en attentes de pièces ;
- les nouveaux contrats de soutien du NH 90 de type « guichet de pièces sur base » afin d'accroître l'obligation de l'industrie en termes de résultats.
Le coût global de ces actions est au minimum de 24 millions d'euros, ce qui représente 6 % des dépenses allouées à l'entretien programmé des matériels aéronautiques de l'armée de terre en 2017.
Détail par flotte des améliorations effectuées à travers le plan d'actions « hélicoptères »
Flotte |
Principaux résultats 2017 |
Axes prioritaires 2018 |
Objectif |
ï Plan de maintenance (MIP, T0) ï Fin du chantier STD1 ï Nouveaux contrats STRIX et TLS ï Régénération ressource MTR-2C |
ï Diminution charges NSO ï Stabilité plannings HAD ï Évolution contractuelle ï Capacités MTR-E |
2019 2018 2S2018 Fin 2018 |
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ï Cycle CGC ï Globalisation contractuelle ï MBR phase 1 ï Optimisation planning NSI (+MR1) ï Double source NSI sécurisée (VP) |
ï MBR 1 fin (transition 600/900) ï Soutien NSI du FOS ï MBR phase 2 (+mesure MMH) ï Tenue des délais MR1 |
2019 2018 2020 2018 |
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ï Dernière entrée en chantier RENO ï Priorité financière tenue ï Soutien log NSI renforcé assuré |
ï Délais NSI, ligne à 18 ï Cycle visite à charge NSO constante ï « verticalisation » contractuelle à l'étude |
2019 post-18 post-18 |
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ï Soutien MCO FLIR (SEA 350) ï Environnement sévère EAP+Mak2 ï Renouvellement contrat MCO (juillet) + mise à jour ATAMS (décembre) ï Plan de maintenance |
ï Effort sur la ligne, objectif 7 ï Point d'attention cycle GV ï Évolution plan de maintenance (quantification des gains attendus) |
2019 post-18 2018 |
Source : Simmad, réponse au questionnaire de votre rapporteur spécial
Un effort important a également été consenti du côté des industriels. Airbus Helicopters a ainsi rappelé à votre rapporteur spécial que, par rapport à 2015, les délais de chantier ont diminué de 15 % s'agissant du Cougar, de 36 % s'agissant du Caracal et de 38 % s'agissant du NH 90 .
Si les avancées du plan d'actions sont indéniables , elles sont néanmoins par essence limitées , les mesures prévues ayant essentiellement porté sur la disponibilité à moyen terme des aéronefs de l' armée de terre, mobilisés sur les théâtres d'opérations extérieurs (OPEX).
Le plan d'actions se poursuit néanmoins sur des axes à plus long terme tels que :
- l'optimisation des structures de soutien à la charge de travail, notamment l'adaptation des capacités en ressources humaines du niveau de soutien opérationnel du milieu aéroterrestre ;
- l'évolution des marchés de soutien avec l'intégration dans la contractualisation d'une véritable logique d'obligation de résultats ;
- la réduction des délais d'immobilisation au niveau de soutien industriel ;
- la réduction de la charge de travail générée par les appareils récents sur le niveau de soutien opérationnel ;
- l'organisation de la chaîne logistique dans sa boucle complète (métropole - opérations extérieures) ;
- la mise en place d'un référentiel de planification des travaux de niveau industriel partagé par l'ensemble des acteurs étatiques et privés du MCO.
Si la poursuite de ce plan d'actions à plus long terme va dans le bon sens, il n'épuise cependant pas l'ensemble des questions : situation des hélicoptères des autres armées, niveau de disponibilité en métropole, niveau d'entraînement des forces en base, hétérogénéité du parc...