III. POUR UNE VÉRITABLE POLITIQUE DE L'ARCTIQUE, IMPLIQUANT L'ENSEMBLE DE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE

Les mutations de l'Arctique sont aujourd'hui devenues le symbole de l'influence de l'Homme sur le climat. Ces mutations pourraient devenir irréversibles et contribuer à une accélération des changements climatiques au niveau mondial, avec d'importantes conséquences économiques, écologiques et géopolitiques.

C'est pourquoi nous devons faire de l'Arctique un symbole différent et positif : celui de la prise de conscience par la communauté internationale de l'urgence d'agir dans le sens de l'atténuation et de l'adaptation au changement climatique, ce qui implique une démarche volontariste de préservation de l'environnement arctique.

A. INITIER UN PROCESSUS MULTILATÉRAL PAR L'AFFIRMATION D'UNE VOLONTÉ POLITIQUE FORTE

Proposition n° 38 : Associer pleinement l'Arctique aux enjeux de la COP 21. La réussite de la Conférence de Paris est indispensable à la préservation de cet environnement unique, fragile et déterminant pour l'ensemble de la planète, qu'est l'Arctique.

En vue de la Conférence de Paris, ce thème devrait dès aujourd'hui susciter une mobilisation, analogue à celle qui a vu le jour en faveur de la prise en compte des océans dans les négociations climatiques.

Le futur accord de Paris devrait être l'occasion d'une déclaration spécifique sur l'Arctique, afin d'initier un processus de coopération multilatérale sur les multiples aspects de ce sujet.

Proposition n° 39 : Publier la stratégie française pour l'Arctique, attendue de longue date.

La plupart des grandes puissances disposent aujourd'hui d'une telle stratégie. La perspective de la COP 21 permettra de donner de l'écho aux objectifs français pour l'Arctique.

Proposition n° 40 : Affirmer une volonté commune forte des pays de l'Union européenne en faveur de la préservation de l'Arctique.

Outre le fait que les enjeux septentrionaux de l'UE sont liés à ses enjeux orientaux, trois pays de l'Union européenne sont arctiques 170 ( * ) . L'UE finance le développement de régions septentrionales via le FEDER et dans le cadre d'une coopération avec le Groenland (bien que ce territoire n'appartienne pas à l'UE). Elle contribue également au financement de la recherche scientifique. Sur la période 2007-2013, l'Union européenne a consacré 1,14 milliard d'euros au développement économique, social et environnemental des régions arctiques de l'UE et du voisinage de l'UE. En outre, 200 millions d'euros ont été consacrés à des activités internationales de recherche.

Il est donc difficilement compréhensible que l'UE ne soit pas admise comme observateur permanent au Conseil arctique, alors que neuf organisations internationales et onze organisations non gouvernementales ont acquis ce statut. Les efforts en vue de parvenir à un accord sur ce point avec les pays membres du Conseil arctique doivent être poursuivis.


* 170 Danemark, Suède et Finlande. Le Groenland (Danemark) n'est toutefois pas partie intégrante de l'Union européenne. Il compte au nombre des « pays et territoire d'outre-mer».

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