C. L'ABSENCE DE CONSENSUS ENTRE LE PRÉSIDENT ET LE CONGRÈS
Les élections de novembre 2012 en confirmant et le Président Obama et la majorité républicaine à la Chambre des Représentants ont maintenu le statu quo ante et la situation endémique de blocage.
Plus spécifiquement, les dysfonctionnements actuels majeurs du Congrès sont avant tout un symptôme de la polarisation idéologique qui caractérise la vie politique contemporaine. Cela tient aussi au fait que, dans les deux chambres, et tout particulièrement au Sénat, la minorité dispose de pouvoirs étendus qui deviennent pouvoir d'obstruction ( filibustering ) lorsque le consensus est absent de la scène politique y compris sur les questions de politique étrangère. Il faut ajouter que le parti républicain a poussé à l'extrême sa conception de l'opposition politique, et l'applique avec constance contre toutes les initiatives du président Obama. Si cet obstructionnisme est particulièrement flagrant sur la politique intérieure (comme on le voit périodiquement lors des affrontements hautement médiatisés sur le budget des États-Unis), il s'exprime également sur les affaires extérieures de l'État, notamment par ses arbitrages budgétaires.
En outre, en l'absence de crise majeure et dans un contexte de réduction des dépenses, on observe un moindre intérêt pour les postes au sein des commissions des affaires étrangères, de la défense et des sous-comités des appropriations correspondants, ce qui accentue la perte d'expérience et de compétence pour ces secteurs.