(2) Les missions robotiques : priorité sur Mars

L'exploration ne doit pas être confondue avec le vol habité : des engins automatiques permettent de répondre à moindre coût aux besoins. Si certaines des personnes auditionnées par vos rapporteurs estiment que rien ne peut remplacer la présence d'astronautes, d'autres ont indiqué, au contraire, que les robots font aujourd'hui mieux que les hommes à bien des égards.

(a) A la recherche de traces de vie sur Mars

MSL (voir encadré ci-dessous) prend la suite d'une série de programmes d'exploration robotique de la planète Mars menés depuis les années 1990, incluant des rovers (Pathfinder, Spirit, Opportunity) et des orbiteurs ( Mars Global Surveyor , Mars Odyssey , l'Européen Mars Express, Mars Reconnaissance orbiter ...). La Russie s'est pour sa part heurtée aux échecs de Mars 96 (en coopération internationale) et plus récemment (2011) de Phobos-Grunt (qui comportait une contribution chinoise).

Après MSL, le programme ExoMars, décidé en 2005, en coopération entre la NASA et l'ESA, devait aboutir à l'envoi de deux missions robotisées vers la planète rouge, en 2016 puis 2018. La réduction du budget de l'agence spatiale américaine ayant conduit à l'abandon de ce programme côté américain, les Européens ont choisi de le relancer en se tournant vers leur partenaire russe (Roskosmos). L'objectif d'ExoMars est l'étude de l'atmosphère et de la composition du sol martien, en vue d'obtenir de nouvelles réponses à la question de la vie sur Mars. Ce projet permet également d'avancer sur la voie du retour d'échantillon, qui pourrait intervenir au cours de la décennie 2020.

La NASA démarre par ailleurs un nouveau programme qui se veut « low cost » (425 M$), car réutilisant des technologies existantes, dédié à l'étude de l'évolution géologique de Mars, à horizon 2016 (InSight). Ce programme comportera aussi probablement une contribution française.

La mission MAVEN 79 ( * ) d'étude de l'atmosphère de la planète Mars, qui comporte une contribution française sous maîtrise d'ouvrage du CNES, est en revanche maintenue par la NASA. MAVEN doit servir à déterminer le rôle que la perte des composés volatiles, tels que le dioxyde de carbone, dioxyde d'azote et l'eau, de l'atmosphère de Mars dans l'espace a joué au cours du temps, afin de donner un aperçu de l'histoire de l'atmosphère et du climat de Mars, de l'eau liquide et de l'habitabilité de la planète.

POURQUOI MARS ?

L'exploration de la planète Mars et un objectif prioritaire car beaucoup d'indices laissent penser que la température et la pression atmosphérique de cette planète ont pu être compatibles avec la présence d'eau liquide et donc peut-être avec le développement de la vie.

C'est pour vérifier ces hypothèses que la NASA a lancé en 2011 la mission Mars Science Laboratory (MSL), qui a vu l'atterrissage du rover Curiosity sur Mars le 6 août 2012. MSL vise à déceler des constituants fossiles de la matière vivante : atomes de carbone, molécules organiques. Le rover Curiosity comporte des contributions instrumentales françaises sous maîtrise d'ouvrage du CNES : d'une part ChemCam (Chemistry camera), destiné à déterminer la composition chimique des roches situées autour du rover ; d'autre part, l'un des instruments (chromatographe en phase gazeuse) de l'ensemble instrumental SAM 80 ( * ) .


* 79 Mars Atmosphere and volatile evolution mission

* 80 Sample Analysis at Mars (ensemble d'instruments pour l'analyse in situ du sol et du sous-sol de Mars).

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