C. PROPOSITIONS FAITES PAR LES INTERVENANTS DE L'ATELIER DE PROSPECTIVE

1. Professeur Catherine Leport (HCSP)

- Promouvoir la transversalité dans le domaine de la recherche et de la formation ;

- Rapprocher les savoirs experts et les savoirs profanes afin de stimuler l'adhésion aux mesures qui seront présentées

- Mettre en débat de la notion de résilience.

2. Professeur Arnaud Fontanet (Institut Pasteur)

- Mettre en place un système de surveillance planétaire, organisé, collaboratif afin de détecter les nouvelles pathologies ;

- Systématiser le caractère flexible des plans de préparation aux émergences épidémiques ;

- Garantir la pleine application du règlement sanitaire international (RSI) ;

- Soutenir le rôle du réseau international de veille épidémiologique de l'OMS ;

- Renforcer les équipes de modélisation de dynamiques d'épidémies (impact important sur l'aide à la décision des décideurs).

3. Anne Marie Moulin (CNRS)

- « Réfléchir collectivement sur ces abandons nécessaires de souveraineté » ;

- « La politique de vaccination est un bon test de la coopération au sein de nos sociétés ».

4. Sylvie Briand (OMS)

- Adapter la communication sur les menaces des maladies infectieuses émergentes aux spécificités d'Internet (« l'infodémie ») ;

- Garantir un accès équitable aux ressources en cas de crise (vaccins, médicaments...).

5. Didier Bompangue (République Démocratique du Congo)

- Nécessité d'allumer des lanternes dans les trous noirs (essentiellement l'Afrique subsaharienne) afin d'anticiper l'émergence de nouvelles menaces ;

- Soutenir la mise en place d'organismes de recherche dans ces zones (projet en RDC).

6. Patrick Chemineau (INRA)

- Renforcer les interactions entre les acteurs de la santé animale et ceux de la santé humaine (par le biais de partenariats de recherches + liens avec les agences, comme l'Anses) ;

- Garantir l'accès aux bases de données/ banques d'échantillons ;

- Améliorer les conditions financières et expérimentales de la recherche.

7. Thierry Pineau (INRA)

- Recherche ;

- Savoir mobiliser les chercheurs pour répondre à l'urgence, gérer le temps court et le temps long ;

- Coordination des systèmes d'urgence en Europe ;

- Définir des procédures nationales standardisées ;

- Créer un fonds d'intervention d'urgence

8. Anne-Marie Vanelle (Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux)

- Participation de la France aux processus engagés par l'OMS, l'OIE et la FAO ;

- Renforcement des structures officielles de santé publique humaine et vétérinaire (recommandation OMS/OIE) ;

- Soutien des actions entreprises dans les pays émergents ;

- Participation aux réseaux internationaux d'échanges de données ;

- Mise en place d'un plan prospectif national ;

- Institutionnaliser les échanges entre autorités sanitaires responsables des secteurs humain, animal et environnemental ;

- Renforcer les réseaux de surveillance et d'alerte ;

- Etablir des plans de lutte intersectoriels ;

- Se doter d'outils de gestion de crise performants ;

- Développer les partenariats publics-privés ;

- Disposer de laboratoires de référence immédiatement mobilisables (y compris pour les maladies réémergentes) ;

- Maintenir les capacités de diagnostic sur les zoonoses courantes grâce au maillage territorial des laboratoires ;

- Croiser certaines formations de médecine humaine et vétérinaire, d'épidémiologie, de gestion des écosystèmes et de la biodiversité ;

- Promouvoir la recherche interdisciplinaire ;

9. Gilles Salvat (ANSES)

- Favoriser le développement de réseaux d'épidémio-surveillance mutualisés ;

- Poursuivre les recherches sur le franchissement de la barrière d'espèce, sur les nouveaux pathogènes, insectes, faune sauvage ;

- Mettre à disposition des financements rapidement mobilisables ;

10. Jean Paul Moatti (INSERM)

- Considérer que la R&D (et notamment sur les maladies infectieuses) constitue un bien public global (nécessité d'une régulation internationale) ;

- Intégrer des experts en santé publique et/ou en sciences humaines et sociales au sein des comités d'alerte ;

- Créer un système permanent d'observation des réactions de la population (exemple britannique) ;

- Mise en place d'un fonds de réserve pour mobiliser rapidement des financements en cas de crise ;

11. Marie-Christine Blandin (Sénat)

- Pallier à l'absence d'un organisme de veille en santé environnementale ;

- Intégrer la convention de Nagoya en droit français afin de préserver les savoirs locaux avant que les firmes ne les brevètent ou les détruisent ;

- Favoriser le développement des outils de fourniture de données par les citoyens et la mise en réseaux ;

- Encourager le développement d'une culture scientifique ;

- Mettre en place une haute autorité qui vérifierait les liens d'intérêt à l'extérieur des organismes ;

- Revisiter le financement actuel de la recherche (crédit d'impôt recherche+ ANR) vers le brevetable ;

- Encourager plus de transdisciplinarité (notamment entre médecine humaine et médecine vétérinaire) ;

- Exemple de l'IRD ;

12. Professeur Patrice Debré (INSERM)

- « Développer une science de l'émergence » ;

- Rapprocher recherche et veille ;

- Développer des plateformes dans les zones à risque ;

- Soutenir la production des vaccins ;

- Favoriser la recherche vaccinale en France (développement de partenariats public-privé) ;

- Favoriser une diplomatie pour la santé ;

- Définir une politique de formation ;

- Développer des rencontres associant décideurs et scientifiques , création de thinks tanks afin d'inscrire la réflexion sur les maladies infectieuses émergentes dans le temps long ;

13. Pascale Briand (ANR)

- Encourager le développement de programmes partenariaux (notamment les projets de recherche vaccinale) ;

- Trouver des instruments plus adaptés pour les partenariats avec les pays du Sud ;

- Réflexion sur la programmation 2014-2017 de l'ANR : vers la création d'un programme sur l'émergence incluant les SHS et faisant une part aux PPP ;

14. Thanh Le Luong (INPES)

- Optimiser l'utilisation d'outils tels que OpenStreetMap pour mettre en relation les professionnels, les structures de soins, les associations de malades ;

- Intégrer la géolocalisation dans les plans ;

15. Michel Setbon (EHESP)

- Intégrer pleinement la réaction du public dans les prochaines stratégies ;

- Prendre en compte les résistances aux changements des populations afin d'adapter les plans ;

- Intégrer une approche psycho-socio-comportementale dans la définition des plans ;

- Adapter la communication sur le risque sur des données en temps réel ;

- Adapter les messages et les programmes en fonction des groupes les plus vulnérables ;

16. Alain Mérieux (Fondation Mérieux)

- En cas de crise, il faut confier la cellule de communication à ceux qui savent, c'est-à-dire aux médecins et aux scientifiques ;

17. Didier Raoult (Faculté de médecine de Marseille)

- Apporter de nouveaux moyens d'information de nature biostatistique (pour mesurer la mortalité) ;

- Développer la veille sur les syndromes ;

- Restructurer la recherche et mettre les données à disposition des investigueurs ;

- Repenser l'organisation des agences sanitaires (notamment l'INVS) ;

18. Guillaume Grosso (ONG One)

- Renforcer l'aide publique au développement (effet d'entraînement de la France, grand pays donateur au Fonds mondial de lutte contre le SIDA) ;

19. Benoît Miribel (Fondation Mérieux)

- Sensibiliser les élus nationaux et locaux ;

- Impliquer les acteurs de santé au niveau national et dans le cadre du Règlement sanitaire international ;

- Encourager les approches transversales ;

- Augmenter les moyens de la recherche dédiés à la coopération scientifique internationale ;

- Renforcer les capacités locales dans les pays en développement grâce à des équipements adéquats, du personnel formé et des protocoles clairs ;

- Mettre en place une coopération sanitaire à l'échelle communautaire dans le projet « Horizon 2020 » ;

20. Jean Pierre Door (Assemblée Nationale)

- Revoir le nombre de structures administratives ;

- Rendre obligatoire la coopération entre Etats ;

- Développer une industrie pharmaceutique au niveau européen et mondial ;

- Rendre le pilotage de crise sanitaire plus opérationnel (en finir avec le dualisme Ministère de la Santé/Ministère de l'Intérieur) ;

- Vers la création d'un Conseil national des risques sanitaires (Hirsch) ;

- Proposition de loi présentée par Jean-Pierre Door instituant un Haut conseil de lutte contre les risques épidémiques ou biologiques intégré au Haut conseil de la santé publique.

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