2. Coordonner les différents acteurs pour un vrai pilotage de la politique de soutien à l'art d'aujourd'hui

Le pilotage de la politique de soutien de la scène française implique, on l'a compris, une intervention habile de l'État qui doit donner une dynamique claire sans paraître imposer une vision officielle préjudiciable à l'art contemporain. La coordination des acteurs a débuté, en février 2011, avec les entretiens pour les arts plastiques organisés à l'initiative du ministère de la culture. Ces tables rondes ont rassemblé plus de 450 personnes représentant l'ensemble du secteur des arts plastiques et ont contribué à l'instauration d'un dialogue constructif entre les acteurs publics et privés.

Cette initiative a suscité un grand intérêt et doit être déclinée en région. En outre, le ministère a annoncé la mise en place d'une « Conférence des arts plastiques », instance de rencontre, de concertation et de débats entre les divers acteurs du secteur des arts plastiques.

Le pilotage par le ministère de la culture implique que celui-ci se pose la question de sa propre efficacité. L'organisation de l'audition prévue dans le cadre du présent rapport fut révélatrice d'une approche si transversale en matière d'art contemporain qu'elle paraît pouvoir être source de confusion. En effet, les trois directions générales du ministère sont concernées, à des titres différents :


• la direction générale des patrimoines, au titre du marché de l'art, de la politique patrimoniale et de l'observatoire du marché de l'art ;


• la direction générale des médias et des industries culturelles, au titre de l'économie du marché de l'art (fonction d'appui) ;


• la direction générale de la création artistique au titre des arts plastiques.

Votre rapporteur s'interroge sur la pertinence d'une telle répartition des rôles, alors que la France doit précisément agir dans le sens d'une meilleure coordination, d'une politique cohérente et forte en faveur de la scène française. Une délégation à l'art contemporain pourrait s'avérer utile au regard des enjeux dans ce domaine.

Proposition n° 13 : Réfléchir à une meilleure coordination des différentes directions générales du ministère de la culture, par exemple en étudiant la pertinence de la mise en place d'une délégation à l'art contemporain.

Le pilotage de la politique française en faveur de l'art d'aujourd'hui doit amener à s'interroger sur le rôle de chacun, sur les interactions entre tous les acteurs, et sur la pertinence des projets (tels la triennale en remplacement de la Force de l'art) dont il convient de susciter l'adhésion.

Aujourd'hui le projet du Palais de Tokyo constitue le symbole d'une nouvelle dynamique en faveur de l'art contemporain. Ce projet, qui a entraîné un chantier devant aboutir en avril 2012, poursuit trois objectifs :

- mettre en valeur la scène française dans un contexte international ;

- établir un dialogue avec les institutions françaises et étrangères ;

- monter des partenariats.

Le Palais de Tokyo est un projet ambitieux qui s'appuie sur une double mutation : celle de la structure et celle de la politique de diffusion.

Tout d'abord le choix de la structure s'est porté sur une société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU), créée en juillet 2011 et ayant absorbé l'association « Palais de Tokyo - Site de création contemporaine ». La formule de l'établissement public n'a pas été retenue, afin d'offrir une certaine souplesse et d'adresser un signal fort aux acteurs du marché de l'art contemporain désireux de voir naître en France une dynamique similaire à celle existant à l'étranger. Elle doit permettre d'associer les efforts de tous les acteurs, privés et publics, autour d'un projet dédié à l'art d'aujourd'hui.

La politique de diffusion doit permettre de valoriser la scène française tout au long de la carrière en offrant un lieu d'exposition supplémentaire et ciblé sur les artistes qui ne bénéficient pas de la promotion offerte à la sortie des écoles d'art ou aux artistes confirmés. Le ministre de la culture souhaite ainsi « mieux accompagner les artistes sur un segment, entre émergence et confirmation, que nous valorisons mal ». Les travaux engagés pour un montant total de 20 millions d'euros (dont 5,5 millions de crédits de paiement au titre de 2012 dans le projet de loi de finances) doit permettre ainsi l'ouverture d'un nouveau lieu baptisé « Quartier d'art contemporain ». La « triennale », visant à valoriser la scène artistique française, s'y tiendra en 2012.

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