2. La compétence C2
Le C2 sera le liant permettant de faire communiquer entre eux tous les senseurs d'alerte avancée (satellites et radars d'alerte avancée), les effecteurs et les senseurs. Il permettra à partir de cette information et selon les règles de commandement préalablement établies, de décider de la meilleure interception, c'est-à-dire celle qui aura le plus de probabilité de succès en fonction de la menace caractérisée, tout en limitant les conséquences collatérales (débris).
Fonctionnellement, le C2 permettra de préparer et de mener la bataille balistique, à partir de la tenue d'une situation actualisée vingt-quatre sur vingt quatre. Vos rapporteurs ont eu l'occasion de voir le projet de « battle lab » d'EADS Astrium.
Techniquement, on ne sait pas encore ce que sera le BMC3I de l'OTAN, mais l'expérience accumulée sur l'ACCS par les industriels français et tout particulièrement Thales/TRS France permet d'avoir une idée de ce que cela pourrait être. L'ACCS est un C2 de niveau continental intégrant les fonctions C2 pour toutes les opérations aériennes : air defense, offensive mission planning , air support . Il est interopérable avec les nations de l'OTAN, leurs armées de terre, de l'air et leurs marines. Il comporte des éléments déployables pour les opérations Nato Response Force , les task forces interarmées internationales et les opérations de paix. Le logiciel assure une très large interopérabilité entre sept systèmes principaux existants et de nombreux autres systèmes secondaires, en particuliers trois cents senseurs de quarante-huit types différents, déployé sur un théâtre d'opérations de 160 millions de km² de la Norvège à la Turquie. Le logiciel intégré comporte environ 12 millions de lignes de codes, 160 protocoles de messagerie et d'interface et 500 positions d'opérateurs remplissant 58 rôles différents.
Dans le chantier antimissile de l'OTAN, l'architecte américain discutera avec les ouvriers européens. Mais ce discours sera déséquilibré. Pour que le discours soit fructueux, il faudrait un architecte européen ou au minimum que les Européens soient capables de penser le chantier dans son ensemble et de lire les plans du bâtiment afin de donner un avis éclairé et, le cas échéant, suggérer des solutions alternatives. Or, la France dispose d'architectes (Thales - TRS France - Astrium) et peut éventuellement en faire bénéficier l'Europe.