b) La menace balistique : une menace incertaine
Pour l'Europe en général et la France en particulier, la menace balistique ne semble pas aujourd'hui avérée.
Une menace est en effet la conjonction de deux éléments : la capacité et l'intention.
Or l'Europe est en paix avec les pays qui auraient la capacité de frapper son territoire avec des missiles balistiques : la Russie et la Chine. Et les Etats qui pourraient en avoir l'intention n'en ont vraisemblablement pas la capacité, même s'ils réalisent des progrès dans la maîtrise des technologies.
C'est surtout le cas de l'Iran dont les missiles les plus perfectionnés, les Sejil II , ont une portée de 2.000 km, capable d'atteindre la Turquie, la Grèce, les rives de la mer Noire, mais pas le coeur de l'Europe.
Une capacité ne suffit pas à qualifier une menace. Encore faut-il l'intention de frapper. Or les raisons pour que les forces iraniennes attaquent l'Europe au moyen de missiles balistiques sont, toutes choses égales par ailleurs, assez réduites. En termes d'intérêt relatif, elles disposent sans doute de cibles à plus haute valeur politique dans leur entourage immédiat.
Par ailleurs, l'avenir est par définition fait d'incertitudes. Les préoccupations se focalisent aujourd'hui sur l'Iran, ses activités nucléaires et ses programmes balistiques. Mais quelles seront les dispositions d'esprit des dirigeants iraniens dans dix ans, dans vingt ans ? A l'inverse, peut-on faire le pari de la stabilité du Pakistan, puissance nucléaire avérée et foyer du radicalisme islamiste ?