B. LE RÉGIME DES VISAS ET L'OUVERTURE DU PONT SUR L'OYAPOCK
La Guyane est le dernier territoire français où les Brésiliens sont soumis à l'obligation de visas, alors que les Guyanais peuvent entrer au Brésil sans visa. Cette situation, liée à la réelle pression migratoire, a conduit le Brésil à envisager l'instauration d'un visa pour les Guyanais voulant aller au Brésil. Un aménagement local est à l'étude pour faciliter la circulation des riverains autour de l'Oyapock. Le Brésil souhaiterait en outre que les reconduites à la frontière s'effectuent par voie terrestre, jusqu'à la ville d'Oïapoque, et non par voie aérienne vers Belem, en l'absence de liaison Cayenne-Macapa (capitale de l'Amapà).
L'année 2011 doit être celle de l' ouverture du pont sur l'Oyapock . Ce projet a été lancé en 1997, lors d'une rencontre entre les présidents Chirac et Cardoso, et formalisé par un accord signé le 15 juillet 2005 entre les présidents Chirac et Lula da Silva.
Le pont reliera les communes de Saint-Georges (Guyane), à 230 km au sud de Cayenne, et d'Oïapoque (Amapà) à 590 km au nord de Macapa. Il permettra donc une liaison routière Cayenne-Macapa .
Cette nouvelle voie de communication permettra de désenclaver la Guyane française, en établissant une jonction entre Cayenne et Macapa, capitale de l'Amapà.
L'ouverture à la circulation est prévue à l'automne.
Elle nécessite la signature d'un accord sur les transports routiers internationaux. Celui-ci doit notamment régler les questions liées aux assurances des véhicules, les niveaux de couverture étant très différents entre la France et le Brésil.
Un centre de coopération policière, situé dans les locaux de la gendarmerie, à Saint-Georges, a tété créé afin de faciliter les échanges d'information entre services des deux pays. Un accord bilatéral a été signé en ce sens le 7 septembre 2010, mais il reste à ratifier.
C. LE DÉVELOPPEMENT TRANSFRONTALIER
Les parlementaires de l'Amapà rencontrés par la délégation à Brasilia ont insisté sur la situation économique difficile d'un Etat dont les perspectives de développement sont limitées, car il est isolé sur la rive gauche de l'Amazone, sans liaison routière avec la rive droite, et son territoire est constitué à près de 80 % de zones protégées.
Ce sous-développement est à leurs yeux l'une des causes fondamentales des problèmes liés à l'orpaillage, et plus globalement à l'immigration illégale.
Il y a, de ce point de vue, une forte attente de coopération avec la France dans le domaine des transports, de la formation, de l'environnement et du tourisme .
Une liaison aérienne Cayenne-Macapa a été mise en place fin 2010, mais interrompue en mars dernier. L'ouverture du pont sur l'Oyapock reste pour l'instant la seule perspective d'amélioration des liaisons. Dans ce contexte, la France prévoit d'améliorer la desserte informatique de l'Amapà, en le faisant bénéficier des flux excédentaires offerts par le câble sous-marin reliant la Guyane à l'Europe.
La Chambre de commerce et d'industrie de Guyane a ouvert une antenne à Macapa, tout comme UbiFrance.
Un Programme opérationnel Amazonie, d'un montant de 17 millions d'euros (dont 12,8 millions d'euros de fonds européens) finance des projets de coopération économique, sociale, culturelle et administrative entre la Guyane, trois états amazoniens du Brésil (Amapà, Para et Amazonas) ainsi que le Suriname. Les projets sont pilotés côté français par le Conseil régional de Guyane.
Parmi les domaines de coopération transfrontaliers, les initiatives françaises portent sur :
- l'éducation (développement de l'enseignement du français en Amapa et du portugais en Guyane, création de sections d'enseignement professionnel en hôtellerie) ;
- la santé (échanges épidémiologiques pour lutter contre les pandémies, élaboration d'un plan d'action opérationnel sur le « VIH/Sida ») ;
- la recherche et la formation universitaire (développement des activités du Centre franco-brésilien pour la biodiversité amazonienne, renforcement des capacités scientifiques des universités de la région);
- la sécurité civile (d'accord en matière de secours d'urgence, prévoyant un plan d'assistance mutuelle élaboré avec les pompiers brésiliens) ;
- l'environnement (coopérations entre parc naturels et en matière d'écotourisme.