2. Les conséquences
Cette poussée démographique génèrera plusieurs facteurs de pression anthropiques sur l'environnement.
Classiquement elle engendrera :
- la poursuite de la minéralisation des sols côtiers (équipements, logements) ;
- l'accroissement de la production de déchets (industriels, municipaux, ménagers).
Mais elle pourrait avoir deux conséquences plus graves.
En premier lieu, elle va créer une tension sur la demande en eau :
La croissance de la demande annuelle en eau passerait de 290 km 3 par an à 332 km 3 - avec un accroissement de 25 % au Sud et à l'Est, alors que ces régions regroupent déjà 60 % de la population mondiale des pays pauvres en eau .
Il va de soi que les problèmes de surutilisation de cette ressource de plus en plus rare pèseront sur le degré de pollution des eaux continentales et, donc indirectement, sur celui des milieux marins.
Par ailleurs, de façon tout à fait inquiétante, ce poids croissant des hommes n'est pas appelé à modifier les ordres de priorité des gouvernements et des municipalités de la rive Sud .
Confrontées à la nécessité du développement - et même, quelquefois, de l'alimentation - des populations, les autorités concernées seront de moins en moins incitées à développer des programmes de lutte contre la pollution.
Toutefois, plusieurs facteurs d'évolution pourraient tempérer cette anticipation pessimiste sur l'avenir de la pollution sur la rive Sud du Bassin :
- le coût économique croissant de la pollution pour ces pays ;
- le constat que des aides internationales ciblées couplées avec une réglementation locale adéquate peuvent faire progresser le traitement de la question ;
- l'interrogation qui subsiste sur l'évolution démocratique qui semble s'y dessiner et qui pourrait, dans un premier temps, favoriser des choix productivistes par rapport à des choix de protection de l'environnement mais, à moyen terme, permettre l'émergence d'une mouvance écologiste, dont la voix pourrait se faire entendre d'institutions plus démocratiques.