c) Un satisfecit en vue de la part de la Commission européenne ?
Bien qu'il soit difficile de se prononcer de façon définitive sur un dossier très technique dont l'évaluation relève de la direction générale « concurrence » de la Commission européenne, le processus de restructuration et de privatisation des chantiers navals semble aujourd'hui entré dans sa phase finale.
La situation est toutefois encore assez complexe. Quelques certitudes se dégagent, néanmoins. Uljanik , désormais rentable, sera épargné par le processus de privatisation et à l'abri d'une éventuelle liquidation. Tous les chantiers auront certes attiré l'intérêt d'investisseurs, mais l'incertitude sur la qualité et la viabilité des offres présentées est encore assez grande à l'heure qu'il est.
En tout état de cause, eu égard à l'importance du soutien financier passé de l'État, le fonctionnement de ces chantiers dans des conditions européennes de concurrence apparaît aujourd'hui comme un défi industriel difficile à relever pour les opérateurs candidats à la reprise, et comme un défi politique et social délicat, à l'approche des prochaines échéances électorales.
Dans son récent rapport sur le chapitre 8, « Concurrence », à la Commission européenne, le gouvernement croate a souligné respecter toutes les règles de l'Union européenne notamment en matière de subventions et critères de restructuration. Il considère cela suffisant pour clore les négociations, bien que toutes les restructurations ne soient pas effectivement achevées d'ici là.
La Commission a entériné ces programmes de restructuration, d'abord celui de Brodosplit puis ceux, transmis le 30 mai, des trois chantiers - Treci maj , Brodotrogir et Kraljevica - que se propose d'acheter l'entreprise Jadranka Ulaganja.
Les négociations semblent donc en bonne voie avec les autorités européennes de la concurrence. Suivant les informations transmises par la Commission aux États membres le 10 juin, la Commission considérerait en effet que les 5 plans de restructuration des chantiers navals en difficulté (le chantier naval d' Uljanik ne faisant plus partie de cette catégorie) devraient assurer leur retour à la rentabilité économique , même si une forme de suivi (sous forme de protocole) était proposée pour vérifier la bonne marche du processus de privatisation et prévoir, le cas échéant, le remboursement des aides publiques qui pourraient être versées à l'avenir.