3. Un rôle moteur dans l'intégration et la coopération régionales
D'une manière générale, la Croatie plaide et oeuvre en faveur d'un élargissement aussi rapide que possible de l'Union européenne aux pays des Balkans. Ainsi la Croatie a-t-elle remis à titre gracieux l'intégralité de la traduction de l'acquis communautaire (représentant plusieurs centaines de milliers de pages) aux États de la région, pour faciliter leur chemin vers l'adhésion.
Zagreb attache une grande importance à la stabilisation de la Serbie , l'autre poids lourd de la région, ce que manifeste le rapprochement entre les dirigeants serbe et croate. La récente signature d'un accord de coopération en matière de défense entre ces deux États a une forte portée symbolique.
La Croatie a rapidement reconnu l'indépendance du Kosovo, en mars 2008, en même temps que la Hongrie et la Bulgarie, et a soutenu, notamment lorsqu'elle siégeait au Conseil de sécurité, les positions françaises. Zagreb participe de manière symbolique à EULEX, avec 4 personnes (contre 134 français), et a participé à la phase orale de la procédure consultative devant la Cour internationale de justice sur la conformité de l'indépendance du Kosovo au droit international.
Zagreb développe des relations de confiance avec Tirana et Skopje . La Croatie a reconnu le Monténégro . La montée en puissance des relations bilatérales entre les deux États témoigne de leur volonté commune d'apurer les séquelles de la guerre et de joindre leurs efforts dans l'objectif commun du rapprochement européen.
S'agissant de la Bosnie-Herzégovine , où l'une des trois principales communautés est croate (environ 11 % de la population totale), la Croatie veille à respecter la pleine souveraineté de cet Etat, tout en suivant avec attention la situation. Condamnant les dérives sécessionnistes, les autorités croates ont ainsi plusieurs fois affirmé que l'avenir des Bosno-croates se situait au sein de la Bosnie-Herzégovine.
Toutefois, vos rapporteurs ont pu mesurer à Zagreb une préoccupation palpable face aux développements récents au sein de la fédération croato-musulmane, et à la marginalisation des Croates.
a) Une attitude ouverte pour le règlement des litiges avec les voisins
Les négociations d'adhésion ont été ralenties en 2008-2009 en raison d'un blocage par la Slovénie , pour des raisons liées au contentieux frontalier slovéno-croate sur la baie de Piran, zone maritime entourée des côtes italienne, croate et slovène, au nord de l'Istrie.
Ce blocage a pu être levé après que les deux pays ont trouvé, à l'automne 2009, un accord pour renvoyer leur différend frontalier à un tribunal d'arbitrage ad hoc, statuant après l'adhésion croate. Il faut souligner que Mme KOSOR s'est personnellement engagée pour aplanir cette difficulté et trouver une solution à un litige qui envenimait les relations entre les deux voisins.
De même, la Croatie et le Monténégro ont accepté de régler leur différend frontalier devant la Cour internationale de Justice.