4. Une prise de conscience collective : la Conférence de Brighton et les Assises nationales Femmes et Sports
Comme l'a rappelé M. Bertrand Jarrige, directeur des Sports au ministère des Sports, « il a fallu attendre 1994 pour que des décideurs consacrent à Brighton une conférence internationale aux femmes dans le sport » .
Cette première conférence internationale sur les femmes et le sport fut organisée du 5 au 8 mai 1994 à Brighton , au Royaume-Uni, par le British Sports Council avec l'appui du Comité interministériel olympique. Réunissant des décisionnaires du domaine des sports au niveau national et international, elle portait sur les moyens d'accélérer le processus de changement pour corriger les situations de déséquilibre auxquelles étaient confrontées les femmes, lorsqu'elles participaient ou s'impliquaient dans le sport.
Les signataires se fixaient comme but de créer un environnement sportif qui faciliterait et valoriserait la pleine participation des femmes à tous les aspects du sport. Ils appelaient de leurs voeux la mise en place de politiques, de structures et de mécanismes appropriés qui assureraient aux filles et aux femmes la possibilité de faire du sport dans un environnement sûr et augmenteraient la participation des femmes à tous les niveaux du sport et dans tous les rôles.
Les pouvoirs publics ont également pris conscience, en France, à la fin des années 1990, de la nécessité de mieux ancrer la promotion de l'égalité entre les genres dans les institutions et les politiques publiques.
La création de l'Observatoire de la parité en 1995, suivie en 1999 de la création des délégations parlementaires aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes, et les premières lois sur la parité sont révélatrices de ce nouvel état d'esprit.
• Dans le domaine des sports,
Mme Marie-George Buffet
, ministre de la jeunesse et des
sports, s'appuyant sur les conclusions des
Assises nationales femmes et
sport
qu'elle avait organisées, s'est engagée dans une
politique volontariste pour favoriser l'accès des femmes à la
pratique sportive et aux postes de responsabilité dans les associations
sportives.
En 1999, un processus de réflexion a été lancé sur le thème « femmes et sport », dont les premières assises nationales se sont tenues les 29 et 30 mai 1999 22 ( * ) . Elles ont regroupé près de 500 participants et ont abouti à des conclusions dont ont découlé plusieurs mesures significatives, parmi lesquelles :
la suppression par la Commission nationale du sport de haut niveau (CNSHN) de la distinction entre les pratiques féminines et masculines en vue de la reconnaissance du caractère de haut niveau d'une discipline sportive ;
l'obligation pour les associations sportives agréées par le ministère d'intégrer dans leurs statuts des dispositions garantissant, notamment, l'égal accès des femmes et des hommes à leurs instances dirigeantes ;
l'ouverture d'une ligne spécifique de crédits « femmes & sport » en 1999 dans le cadre des conventions d'objectifs passées entre le ministère de la Jeunesse et des Sports et les fédérations sportives.
• De 2002 à 2004, dans le cadre d'une
démarche partenariale entre le ministère de la santé, de
la jeunesse et des sports (MSJS) et le Comité national olympique et
sportif français (CNOSF), la France a assuré la présidence
du réseau européen « Femmes et Sports ».
• En 2003, l'ensemble des ministères,
dont le ministère de la santé, de la jeunesse, des sports et de
la vie associative, a participé à l'élaboration de la
Charte
« Pour l'égalité des hommes et des femmes,
la France s'engage »
, afin que cette préoccupation soit
intégrée dans les politiques publiques aux échelons
national, régional et local.
• En 2004, un groupe de travail,
présidé par Mme Brigitte Deydier, alors
vice-présidente de la Fédération française de judo,
a été mis en place autour des questions de l'accès des
femmes aux fonctions dirigeantes et de la pratique des jeunes filles et des
femmes dans les quartiers urbains sensibles. A l'issue de ce travail, un
rapport
« Femmes et Sport »
a été
remis aux ministres lors de la 6
e
conférence
européenne du réseau européen Femmes et Sport. Une
plaquette
« Femmes et Sport »
présentant
les actions à conduire et à soutenir a également
été réalisée.
• Depuis 2005, le ministère de la
santé et des sports et le Comité national olympique et sportif
français, organisent les
« concours Femmes et
sport »
dont l'objectif est de promouvoir l'image, la place et
le rôle des femmes dans les pratiques physiques et sportives. Entre 2005
et 2009, 2 780 projets ont été reçus,
500 récompensés, dont 350 en faveur des jeunes filles et des
femmes dans les quartiers.
• En 2006, afin de renforcer l'impact des
mesures prises en faveur de la pratique sportive féminine et de
l'accès des femmes aux fonctions de dirigeantes, le ministère a
créé le Pôle ressource national « sport famille
et pratiques féminines » - aujourd'hui Pôle
ressource national « sport égalité mixités
citoyenneté » - implanté au CREPS PACA - site
d'Aix-en-Provence. Il apporte entre autres un soutien aux actions menées
dans chaque région par le ou la correspondant(e) Femmes et Sport.
• Enfin, dans le prolongement des
préconisations du rapport « Deydier » et des
constats réalisés depuis, le ministère des sports a
décidé de mettre en place, en 2011, avec l'appui du pôle
ressources national « sport, éducation, mixités,
citoyenneté » (SEMC), un groupe de travail national
destiné à réfléchir et à proposer des
actions concrètes et des outils pour agir sur la place des femmes dans
le sport.
* 22 Les premières assises nationales