QUATRIÈME TABLE RONDE
SECOND CAS
D'ECOLE : SÉISME EN MARTINIQUE
I. SCÉNARIO ET DÉGÂTS ENVISAGÉS
• M. Hormoz Modaressi, directeur du
département des risques, Bureau des recherches géologiques et
minières (BRGM)
Un certain nombre de sujets ont été évoqués, et je vais essayer de les éviter. Je ne vais pas vous parler de contexte sismique aux Antilles, cela a déjà été présenté par Pierre-Yves Bard. Les aspects réglementation ont déjà été signalés. Je ne vais donc pas insister sur la nouvelle réglementation en cours et sur le fait que la Martinique est une zone à forte sismicité dans le contexte français.
A. SCÉNARIO DE RISQUE SISMIQUE
On en a entendu parler plusieurs fois aujourd'hui. Le scénario sismique se représente schématiquement de la façon suivante : d'un côté on a l'évaluation de l'aléa, c'est-à-dire quel est le phénomène, quelles sont les données nécessaires, aléa différent des échelles régionales ou locales ; en parallèle, nous avons à faire une évaluation de la vulnérabilité, c'est-à-dire quels sont les éléments exposés et comment ils réagissent par rapport à l'agression.
La vulnérabilité, comme cela a été dit à plusieurs reprises, est très complexe. La vulnérabilité peut être physique : comment prévoir l'endommagement direct ? On peut avoir aussi la vulnérabilité fonctionnelle : une route est affectée par exemple. Quel impact cela aura-t-il pour le transport de marchandises ou des personnes ? Il y a aussi la vulnérabilité sociale, économique ainsi que d'autres aspects à prendre en compte.
En fusionnant ces informations, nous arrivons au scénario de risques qui nous permettra de faire ensuite une évaluation des dommages, des victimes ou des coûts directs et indirects. Tout ceci est un sujet assez vaste et complexe. Pour illustrer cet exemple, je représente un séisme qu'on peut prendre comme séisme de scénario, comme cela a été rappelé par Michel Cara. On choisit un séisme plausible, qu'on peut décider d'une manière ou d'une autre, déplacé, amplifié, désamplifié, pour des raisons différentes. On arrive ensuite à une représentation géographique de l'agression sismique sous la forme qu'on souhaite.
On intègre ce qu'on appelle les effets locaux : on sait que les sols, la topographie pourraient affecter la réponse sismique. On enrichit l'information sismique. A cela on ajoute la localisation des éléments exposés : les bâtiments, les routes, des usines ou tout autre objet exposé. Enfin, on essaie d'évaluer la vulnérabilité de ces objets. L'ensemble de ces actions nous permettent d'avoir une idée de ce que peut être le risque.
On représente les dommages sous différentes formes, selon les besoins. On peut par exemple représenter les dommages sous forme de taux de bâtiments largement ou entièrement affectés, endommagés ou effondrés.
On peut décider de les représenter sous forme de préjudices humains, en essayant d'avoir les statistiques du nombre d'habitants par bâtiment. On peut décider également de faire une évaluation de ce qu'on appelle le disfonctionnement des réseaux et évaluer quels tronçons d'une route ou quels réseaux de distribution d'électricité, de gaz ou d'énergie pourraient être affectés. La représentation de risques peut être différente pour une utilisation différente.