G. PERTES EN VIES HUMAINES
Elles sont dues essentiellement à l'effondrement des constructions. Si on veut faire une estimation de pertes en vies humaines, cela va dépendre très fortement de l'heure où le séisme va se produire et de l'époque de l'année dans la zone en question. Le tourisme peut être présent ou pas. La simulation a été faite le matin, vers 8 heures, au mois de juin, à une période où le tourisme commence. Cela a été fait dans ces conditions.
H. LES CONSÉQUENCES FINANCIÈRES
Elles sont liées à l'effondrement des bâtiments. Les infrastructures sont touchées, mais aussi tout ce qui est lié à la perte d'exploitation consécutive au séisme.
Il faut bien être conscient qu'une telle estimation peut être loin de la réalité d'une catastrophe, dans un sens ou dans l'autre, en fonction d'une faible variation des conditions de la source sismique tectonique et d'une estimation différente de la vulnérabilité du bâti qui est mal connue du point de vue statistique.
I. CONCLUSION
La probabilité du scénario sismique présenté est très faible, si on prend le modèle de rapprochement de la Corse de la Côte Ligure, à un millimètre par an, ce qui est un maximum probablement. Pour un séisme comme celui qui a eu lieu en 1887, qui correspond à un séisme d'environ un mètre sur une faille, on s'aperçoit que le taux de retour d'un séisme de ce type est à peu près de 1 000 ans. C'est 1 000 ans pour la zone de faille qui a cassé. Si cela recasse à côté, plus près de Menton, cela veut dire qu'on est dans le même système. On peut avoir des probabilités qui sont de cet ordre de grandeur.
En dire plus nécessiterait de mieux connaître les zones de failles qui peuvent être actives dans la région. On peut se demander comment améliorer ce scénario pour être plus près de ce qui peut se produire le jour d'une catastrophe de ce type. Il y a la partie connaissance tectonique, donc scientifique, de ce qui se passe dans le milieu naturel.
Tout le problème est ensuite de savoir comment les vibrations sismiques sont amplifiées par les sols. C'est ce qu'on appelle les effets de site. Les problèmes de glissements de terrain induits sont également difficiles à estimer.
Enfin, le gros problème est de connaître la vulnérabilité du bâtiment d'une façon statistique systématique pour avoir quelque chose qui soit significatif à l'échelle d'une ville, d'une commune, d'une région. On connaît très mal cette vulnérabilité du bâti. Voilà ce qu'on peut faire sur un tel scénario possible, rare, mais catastrophique le jour où il se produit.
M. Roland Courteau
Votre exposé est bref, mais passionnant.
M. Hubert Seillan
Dans le domaine des risques, l'approche comparative des retours d'expérience est essentielle. Vous nous avez fait un scénario sur lequel on ne reviendra pas. Il me plaît beaucoup et j'aurais presque envie de dire qu'il faudrait publier quelque chose sur ce sujet, mais le retour d'expérience, c'est après. Le problème de Menton est que c'est à quelques kilomètres de Monaco. Je ne voudrais pas que notre retour d'expérience montre que la France n'a pas une politique du niveau de celle de Monaco.
J'ai cru comprendre que l'extension de Monaco sur la mer a été faite dans des conditions tout à fait remarquables. J'ai déjà entendu cela deux ou trois fois. On pourrait peut-être s'inspirer de ce qu'ils font.
Ce qu'on peut regretter est que vous n'ayez pas essayé de faire le même travail sur Monte-Carlo. J'ai peur du résultat. Si ce séisme survient, Monaco sera impactée de la même façon que Menton.
M. Michel Cara
Monaco et la côte italienne.
M. Hubert Seillan
Je parle de Monaco.
M. Michel Cara
Sur Monaco même, la question porte sur la connaissance de la vulnérabilité des bâtiments et aussi sur la façon dont ont été construites les extensions, les aménagements de terrain, etc. C'est une étude qui doit être faite précisément et qui nécessite des moyens assez considérables. D'un point de vue un peu plus statistique et un peu plus général, il y a peut-être des réponses plus simples à donner.
M. Roland Courteau
Il ne faudrait pas, après, qu'on ait d'un côté Monaco qui soit très peu impacté, parce que sa résilience a été très forte, et que nous ayons la position de Haïti. Voilà ce qui me gêne.