DEUXIÈME TABLE RONDE
LES POLITIQUES DE
PREVENTION
ET DE GESTION DES CRISES
I. LE PLAN SÉISME NATIONAL
• M. Laurent Michel, directeur
général de la prévention des risques,
délégué aux risques majeurs, ministère de
l'écologie, de l'énergie, du Développement durable et de
la Mer
Voici des éléments de bilan encore en cours d'établissement du Plan Séisme qui a été évoqué en introduction par vos soins qui durait sur la période 2005-2010. Ces éléments seront complétés ensuite en particulier par Monsieur Sorro, sur le volet spécifique Antilles qui s'est rajouté.
A. PROGRAMME INTERMINISTÉRIEL DE PRÉVENTION DU RISQUE SISMIQUE DIT PLAN SÉISME
On vient de parler des aléas. Les aléas, c'est une chose. On a les populations et les activités exposées. Aux Antilles, on croise à la fois un aléa fort et un risque fort, puisque globalement les enjeux sont importants. Les populations ont fortement augmenté par rapport au XIXe siècle.
C'est toujours à prendre avec des précautions, mais déjà à l'époque du séisme historique, cela avait provoqué de nombreuses victimes et aujourd'hui, cela pourrait en entraîner des milliers.
En métropole, on a vu que les intensités attendues étaient plus modérées. Cependant le risque reste important, en particulier quand on le quantifie en termes d'impacts potentiels soit en victimes, soit en dommages économiques, notamment dans certaines zones comme dans le Sud-Est, en raison de la densité de la population. Des estimations montrent que par rapport au séisme de Provence et de Lambesc en 1909, s'il survenait aujourd'hui, nous pourrions avoir des centaines de victimes et des dommages économiques à hauteur de plusieurs centaines de millions d'euros.
Devant le constat d'un risque un peu méconnu, dans la perception, tant de l'opinion que des décideurs politiques, et dans un objectif de réduire la vulnérabilité globale des territoires et de la France, en 2005, sous l'égide du ministre de l'Environnement, le gouvernement a adopté un programme interministériel de prévention du risque sismique, impliquant de nombreux ministères, dont le ministère de l'Intérieur, qui interviendra aussi dans cette table ronde sur la préparation et la gestion de crise, mais aussi le ministère de l'Education nationale, de la Recherche et le ministère chargé de la Construction, etc.
Cela a été une impulsion de l'Etat qui a été conçue comme devant faire intervenir de nombreux acteurs de la prévention. On vient d'entendre les scientifiques. Il faut aussi citer les professionnels du bâtiment pour la qualité de la construction, les collectivités territoriales à la fois parce qu'elles construisent des bâtiments, qu'elles aménagent le territoire, définissent et mettent en oeuvre des orientations en matière d'urbanisme, parce qu'elles sont aussi impliquées dans l'organisation de la gestion de crise.
Le Plan Séisme représente plus de 80 actions sur l'ensemble des volets de la prévention : la connaissance des risques, l'information, la surveillance, l'aménagement du territoire, la réduction de la vulnérabilité, la préparation à la gestion de crise et les retours d'expérience.