4. Pour une véritable culture du risque
Si elle présente un aspect immatériel et difficilement quantifiable, la culture du risque n'en reste pas moins fondamentale en matière d'anticipation et de gestion des inondations. Or, force est de constater que cet aspect de la politique de prévention des risques est très loin d'être satisfaisant , surtout si l'on compare notre pays à d'autres États-membres de l'Union européenne, sans évoquer les régions vivant en permanence avec le risque comme la Californie ou le Japon.
De nombreux intervenants l'ont d'ailleurs souligné devant la mission. M. Jean-Jacques Brot, préfet de la Vendée, a estimé que l'insuffisance de la culture du risque en France métropolitaine avait été pénalisante dans la phase d'alerte . M. Nicolas Camphuis, directeur du Centre européen de prévention des risques d'inondation (CEPRI), a déploré quant à lui un manque certain de culture de l'évacuation . M. Loïc Prieur, avocat spécialisé en droit de l'urbanisme et loi du littoral, s'est dit surpris par le manque de connaissances juridiques tant des élus dans les petites communes que des agents de l'État qui -il faut bien le reconnaître - doivent faire face à une exubérance de règles de toutes sortes.
Certes, ces lacunes trouvent des éléments d'explication . Ainsi, l' occurrence rarissime d'évènements comme la tempête Xynthia, dont la probabilité de survenance au cours d'une vie humaine est faible, empêche leur acculturation dans la mémoire collective. De plus, la technicité de règlementations comme le droit des sols rend leur assimilation peu aisée par le corps social.
Il n'en reste pas moins qu'un certain manque de volontarisme en est par ailleurs la cause et devrait être combattu. A cet égard, les PCS , qui constituent normalement la cellule de base de prévention des risques naturels, sont insuffisamment connus des populations qu'ils sont censés protéger ; un effort de communication des pouvoirs publics envers les administrés serait particulièrement utile de ce fait.
Par ailleurs, il serait opportun d'éduquer le plus tôt possible nos concitoyens à une véritable culture du risque. Plutôt que d'alourdir les programmes éducatifs en ce sens, M. Yannick Chenevard, président de la Fédération nationale de protection civile suggère que chaque étudiant , entre la classe de seconde et celle de terminale, choisisse une association de sécurité civile pour s'y former et obtenir ainsi un pré-requis qui lui serait demandé lors des journées d'appel et de préparation à la défense.
Les préconisations de la mission - élaborer et mettre en oeuvre des PPRI spécifiques au risque de submersion marine ; - prendre en compte le risque de submersion marine au moyen d'outils spécifiques dans la transposition de la directive communautaire du 23 octobre 2007 relative à l'évaluation et à la gestion des risques d'inondation ; - préciser le contenu de la stratégie nationale de gestion des risques d'inondation ; - adapter la notion de bassin hydrographique à des zones littorales homogènes ; - confier la gestion des plans de gestion des risques d'inondation situés sur le littoral aux préfets de département ; - définir, sur les zones littorales, un autre cadre pour les collectivités territoriales que les établissements publics territoriaux de bassin (EPTB) ; - inclure dans les PGRI un bilan de l'existant et de l'état des éléments de protection contre la mer recensés sur cette zone (digues et cordons dunaires) ; - inclure dans les PGRI un document retraçant l'ensemble de la chaîne d'alerte, partant de la vigilance en allant jusqu'à l'évacuation ; - doter le PGRI d'un volet stratégique sur le littoral en confiant à la synthèse des éléments de stratégie le rôle d'évaluer la qualité de la coordination dans la gestion des risques ; - imaginer de nouvelles procédures d'information du public , notamment dans les PCS ; - obtenir de chaque élève, au cours de son année de troisième, qu'il choisisse une association de sécurité civile pour s'y former et obtenir ainsi un pré-requis qui lui serait demandé lors des journées d'appel et de préparation à la défense. |