E. LA SÉCURITÉ DE L'EUROPE ET L'ÉLARGISSEMENT : ÉVOLUTION DE L'OPINION PUBLIQUE
La commission pour les relations parlementaires et
publiques de l'Assemblée de l'UEO a tenu à relier le débat
sur l'élargissement de l'Union européenne avec la question de la
sécurité à l'échelle du continent
. Aux
yeux de la commission, le soutien de l'opinion publique européenne au
processus d'élargissement serait plus net si l'Union comme les
gouvernements mettaient plus en avant les avantages stratégiques et
géopolitiques induits par une telle évolution. La notion de
sécurité collective apparaît en effet à même
de contrebalancer les réticences exprimées pour des raisons
historiques, culturelles ou sociales.
La commission appuie son propos par une présentation des neufs pays candidats ou voisins de l'Union européenne : Albanie, Bosnie-Herzégovine, Croatie, Islande, Kosovo, ex-République yougoslave de Macédoine, Monténégro, Serbie et Turquie. Bien que la commission se déclare neutre, ses conclusions sont susceptibles de laisser sceptiques notamment lorsqu'elle met en avant les atouts de la candidature turque, invitant de la sorte l'Union européenne à intégrer rapidement Ankara, au motif qu'elle sert de passerelle entre les pays consommateurs et les pays producteurs d'énergie. Sans que l'on puisse remettre en cause la pertinence d'un tel argument, il convient de s'interroger sur les conséquences que devrait en tirer l'Union européenne, aux yeux de la commission.
La recommandation telle qu'adoptée par l'Assemblée est plus pondérée, puisqu'elle ne cite spécifiquement aucun des neuf pays et se contente d'inviter l'Union européenne à ne pas reléguer la question de la sécurité au second plan des négociations d'adhésion, derrière les critères socio-économiques. Elle invite parallèlement l'Union européenne à mettre en avant une politique de communication adaptée destinée à valoriser les arguments stratégiques.