(2) Les baby-boomers encore actifs
Les migrations des baby-boomers encore actifs ont de nombreux points communs avec celles des retraités, même si les actifs sont moins concernés par la bi-résidentialité que leurs aînés.
Ce profil de migrants concerne donc des classes d'âge avancé, des individus relativement dégagés des contraintes familiales et professionnelles vivant seuls ou en couple sans enfant. À cet égard, notons que les ménages d'une ou deux personnes ont moins tendance à se localiser dans le périurbain nouveau et un peu plus que les ménages de grande taille à s'installer dans des communes rurales isolées. Les migrations résidentielles de cette catégorie de population, moins soumise aux contraintes d'accessibilité aux emplois que leurs cadets et davantage dotée en patrimoine, notamment foncier, semblent moins le résultat d'une relégation en périphérie des villes que le choix d'une localisation privilégiant le cadre de vie et certaines aménités (paysages, climat, tranquillité), d'où une concentration prioritaire dans le sud et le littoral, assez semblable à celle des retraités.
En fait, cette génération a profité des fruits de la période de croissance économique, ce qui lui donne aujourd'hui les moyens financiers d'un large choix résidentiel . Notons à cet égard que le développement des résidences secondaires, autre phénomène de repeuplement des espaces ruraux, est en grande partie lié à l'origine paysanne d'une partie non négligeable de la génération de l'après-guerre et à l'avènement de cette classe nombreuse et relativement aisée qui a pu acquérir ou maintenir un patrimoine foncier dans le pays rural de ses origines. Cet accès à la campagne à travers le séjour en résidences secondaires, et le fait qu'ils soient encore en activité, expliquent sans doute que les individus de cette classe des 40-59 ans choisissent prioritairement les espaces en périphérie des pôles (32 % de ses membres vont dans le rural sous influence urbaine et 30 % dans le périurbain récent).
Ces deux catégories de néo-ruraux devraient continuer de croître. En effet, si 48 % des citadins interrogés envisagent leur installation en milieu rural dans le cadre de la retraite, l'enquête BVA-CNASEA 40 ( * ) précise que la moitié des citadins favorables à une telle installation souhaite réaliser un tel projet au cours de leur vie active. En outre, 23 % d'entre eux envisagent même une réorientation professionnelle afin de s'installer à la campagne.
Toutefois, l'installation en milieu rural est aussi le fait de jeunes actifs en début de vie professionnelle, puisque la moitié des migrants adultes ont moins de 34 ans.
* 40 Les Français et l'installation des citadins à la campagne, enquête nationale précitée.