(4) Les transferts publics de revenus accentuent cet écart
L'écart entre le PIB par habitant et le revenu par habitant des territoires est accentué par l'importance des transferts publics de revenus .
En effet, les lieux où s'effectuent les dépenses publiques ne sont pas nécessairement corrélés aux lieux de production de la valeur marchande. Le système fiscal favorise à cet égard une redistribution des richesses, d'une part, en raison du caractère progressif de certaines impositions comme l'impôt sur le revenu et, d'autre part, à travers le ciblage des dépenses sur les individus les plus défavorisés. Ce système, qui vise essentiellement une redistribution entre les individus, produit parallèlement des effets redistributifs majeurs entre les territoires .
L'importance des transferts publics de revenus est d'autant plus grande que la dépense publique croît. En France, en 2006, l'ensemble des dépenses publiques se sont élevées à 53,4 % du PIB. M. Laurent Davezies estime par ailleurs qu'en 2003 « le montant des dépenses publiques représente de l'ordre des deux tiers du revenu disponible brut des ménages » 80 ( * ) .
On dispose toutefois de peu d'informations statistiques précises sur les conséquences, en termes de revenus territoriaux, des prélèvements et des versements de fonds publics. M. Laurent Davezies se réfère à une étude menée par la Commission européenne, dans le cadre de la préparation du premier rapport sur la cohésion, en 1997, qui estimait, pour l'année 1993, d'une part, que la région Ile-de-France fournissait une contribution nette au revenu des autres régions françaises de l'ordre de 10 % de leur PIB et, d'autre part, que la région Languedoc-Roussillon bénéficiait quant à elle d'un apport de l'ordre de 10 % de son PIB en provenance des autres régions françaises.
* 80 My territory is rich ... selon quels indicateurs?, M. Laurent Davezies, Informations sociales, n° 121, 2005.