4. Entretien avec M. Robert Neill, député conservateur et Shadow Minister de Londres
M. Robert Neill a rappelé que l'organisation de Londres remontait au XIX e siècle, avec la création du London County Council, qui recouvrait à l'époque l'ensemble du territoire bâti. Puis, en 1964, a été créé le Greater London Council, à l'issue d'un débat disputé tant sur son périmètre que sur ses compétences. Les boroughs disposent en effet de compétences beaucoup plus importantes que les arrondissements parisiens, ce qui fait que la nouvelle structure a créé des interférences et des doublons, d'autant plus que le maire de l'époque, Ken Livingstone, était dans une logique de confrontation avec l'État. M. Robert Neill a regretté que le London County Council ait été supprimé en 1985, alors que sa réforme aurait été préférable.
Aujourd'hui, le parti conservateur accepte le Grand Londres tel qu'il a été rétabli par le gouvernement de Tony Blair, même s'il souhaite que des évolutions interviennent, tant en termes de compétences exercées que de modalités de fonctionnement. Le parti conservateur propose en particulier que le rôle des boroughs soit renforcé dans la mise en oeuvre des politiques et que la mission de la Greater London Authority soit recentrée sur les politiques qui doivent être exercées à son niveau comme la police, les transports, le développement économique, la formation, les services de secours et les infrastructures. En matière de gouvernance, il souhaite que les pouvoirs de l'Assemblée soient renforcés afin qu'elle puisse modifier, à la majorité simple et dans le détail, le budget. Il a indiqué que les vingt-cinq membres de l'Assemblée étaient élus selon deux modalités différentes, quatorze étant élus au scrutin direct dans des circonscriptions, et onze à la proportionnelle. Il a expliqué que l'Assemblée comportait neuf conservateurs, sept travaillistes, cinq libéraux, deux verts et deux nationalistes. M. Robert Neill a considéré que le nombre de membres de l'Assemblée pourrait être augmenté et s'est prononcé en faveur de la suppression des quatre agences qui sont chargées respectivement de la police, des services de secours, des transports et du développement économique, afin que leurs compétences soient directement exercées par la Greater London Authority. Il a indiqué qu'il souhaitait également que le Grand Londres bénéficie d'une plus grande autonomie fiscale, sans augmenter pour autant le montant des prélèvements.
Interrogé sur les forces et les faiblesses du Grand Londres, M. Robert Neill a observé que la puissance financière de la métropole lui apportait des moyens pour se développer et qu'il restait encore beaucoup à faire, notamment en termes d'infrastructures de transports et d'amélioration de la qualification de la main-d'oeuvre locale. Il a reconnu que Ken Livingstone avait été actif pour défendre Londres auprès du gouvernement et à l'international et que la création du Grand Londres avait permis de répondre aux défis stratégiques. Il a, en revanche, regretté l'inefficience dans la réalisation des projets qui, trop souvent, reposaient sur l'appel à subventions et a déploré les erreurs de jugement dans la gestion de l'équipe municipale sortante, qui aboutissaient à privilégier des choix coûteux et pas toujours efficaces. Il a reproché également au maire de privilégier la zone centrale de Londres par rapport aux banlieues.