2. Une compétence de Berlin en matière de police métropolitaine
La Ville État de Berlin dispose d'une police métropolitaine. Berlin étant un État, le travail du Président de la police de Berlin se trouve grandement facilité dans la mesure où il ne relève que d'une seule autorité : le sénateur chargé du portefeuille de l'Intérieur. Le Président de la police de Berlin est donc entièrement responsable pour toutes les tâches de la police sur le territoire de la Ville État. En effet, la compétence « police » relève du Land et non de la fédération et le seul responsable politique est le Sénat.
Naturellement, en cas de nécessité, une collaboration avec la police fédérale est mise en place, mais le partage des compétences est très clair.
Le budget de la police métropolitaine est négocié par le Président de la police de Berlin, directement avec le sénateur chargé de l'Intérieur ; il avoisine le milliard d'euros dont 80 % couvrent les frais de personnel et 20 % les frais de matériel, locaux, entretien, etc. Le Président de la police de Berlin a la responsabilité de la répartition des effectifs de police entre les arrondissements.
3. Un partage des compétences entre la Ville État de Berlin et les 12 arrondissements
Le partage des compétences entre la Ville État de Berlin et les 12 arrondissements repose sur une délégation de la Ville État aux arrondissements de toutes les compétences dites de terrain, c'est-à-dire de grande proximité ; il n'y a pas de conflits de compétences dans la mesure où la Ville État est maîtresse du jeu, mais il faut garder en mémoire que, compte tenu du fait que les élus de la Ville État sont élus dans les arrondissements, l'esprit de compromis l'emporte.
Nonobstant cette culture du compromis, les élus que la délégation a rencontrés ont reconnu que la relation existant entre Berlin et les 12 arrondissements reproduisait en miniature la relation entre la fédération et les Länder et entraînait donc une constante négociation entre les deux échelons d'administration. Toutefois, la Ville État a toujours le dernier mot en cas de désaccord puisque l'arrondissement est à Berlin un simple échelon administratif d'exécution.
4. Une capitale endettée en convalescence et en reconstruction
En 2008, pour la première fois depuis deux décennies, la Ville État de Berlin a voté un budget en équilibre et a cessé de s'endetter davantage ; elle est parvenue également à diviser par deux le nombre de fonctionnaires de la ville (en 1991, 207 000 emplois ; en 2008, 110 000 emplois).
Ces problèmes sont l'héritage de la coexistence, depuis l'après-guerre, de deux « Berlin » antinomiques qui rivalisaient, chaque partie de Berlin s'efforçant d'être la vitrine du meilleur système...
Quoi qu'il en soit, le résultat tangible aujourd'hui est que Berlin est une « jeune » capitale qui avant d'entrer dans la compétition internationale doit réussir sa réunification et sa reconstruction. La Ville État cherche aujourd'hui à rattraper le temps perdu, mais elle a pêché par optimisme et elle apparaît comme une capitale en surcapacité d'accueil et la concurrence ne vient pas de l'étranger mais de l'intérieur : Hambourg, Francfort, Munich sont aussi des capitales... A Berlin, 100 000 logements sont inoccupés et le revenu moyen est de 1500 euros par mois.
La capitale est en convalescence et ne prétend pas rivaliser avec les métropoles européennes : elle a mis en place les infrastructures nécessaires et elle attend son heure.