3. Une interdépendance mutuellement bénéfique
Si l'exportation des nuisances de Paris en banlieue est donc bien une réalité, les historiens mettent aussi en lumière les aspects bénéfiques de cette relation d'interdépendance pour les communes avoisinantes. C'est ainsi l'épandage des eaux de Paris qui garantit la prospérité des économies maraîchères, notamment à Achères et dans la plaine de Méry-Pierrelaye. De même, le développement des industries en banlieue est largement la conséquence d'une politique volontariste de délocalisation des industries hors de Paris initiée par un décret de 1810 et une ordonnance de 1815.
Un même espace prend ainsi forme qui est marqué par la mobilité des travailleurs entre leur domicile et leur lieu de travail. La solidarité entre les territoires s'exprimera lors des grandes inondations de janvier 1910 qui frappent sans distinction la capitale et sa banlieue et paralysent en quelques heures l'ensemble des réseaux d'électricité, d'eau, de communication téléphonique et de transports collectifs. Cet évènement accélère la prise de conscience de l'interdépendance et la nécessité d'une action commune au niveau du conseil général de la Seine afin d'élever des digues et de concevoir des barrages de rétention d'eau en amont des cours d'eau.