C. OBJECTIFS DE LA PRÉSIDENCE SLOVÈNE DE L'UNION EUROPÉENNE : DISCOURS DE M. ANDREJ TER, SECRÉTAIRE D'ETAT AU MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DE SLOVÉNIE
Dans l'optique de la présidence de l'Union européenne, l'Allemagne, le Portugal et la Slovénie ont élaboré en décembre 2006 un programme conjoint sur 18 mois prévoyant le développement du partenariat stratégique entre l'Union européenne et l'OTAN, le renforcement de la coopération avec plusieurs partenaires clés (États-Unis, Russie, Nations unies, OSCE et Union africaine) ainsi que l'amélioration de la coordination en matière de planification et de commandement stratégique et militaire. La Slovénie devra, au cours du premier semestre 2008, faire aboutir ce programme. Le premier semestre 2008 sera, en outre, marqué par une série de sommets entre l'Union européenne et les États-Unis, le Japon, la Russie, les Caraïbes et l'Amérique du Sud. À l'invitation de l'Assemblée, le Secrétaire d'État au ministère des Affaires étrangères de Slovénie est venu exposer les objectifs de son pays en la matière et exprimer son point de vue sur la situation actuelle dans les Balkans Occidentaux.
Aux yeux de la présidence slovène, le traité modificatif pose les fondements d'une poursuite de la politique d'élargissement, en direction notamment de la Turquie et de la Croatie. La vocation européenne des Balkans occidentaux, telle qu'affirmée au sommet de Thessalonique en 2003, reste à cet égard d'actualité. La Slovénie entend faire de la région une de ses priorités d'action, insistant notamment sur la nécessité pour la sécurité du continent d'y aplanir les difficultés. La Présidence slovène mise sur des messages d'encouragement adressés à la Macédoine en dépit des réserves récemment formulées par la Commission sur sa candidature à l'Union, mais également à la Bosnie-Herzégovine malgré les difficultés que traverse la Fédération.
Une approche régionale devrait également être privilégiée pour résoudre la question kosovare. Deux angles sont envisagés : la protection des minorités dans leur ensemble, la Slovénie ne souhaitant pas limiter le sujet aux seuls Serbes vivant sur ce territoire, mais également la recherche de moyens destinés à assurer la viabilité économique et sociale du Kosovo. Le ministre slovène voudrait que l'accession effective à l'indépendance du Kosovo soit anticipée en Serbie par une signature rapide par les États membres de l'accord de stabilisation et d'association à l'Union européenne, récemment paraphé. Le calendrier électoral serbe, marqué par un scrutin présidentiel crucial le 20 janvier 2008 et le souhait exprimé par le Parlement serbe de refuser toute entrée au sein de l'Union européenne en cas de reconnaissance par celle-ci de l'indépendance du Kosovo, incitent néanmoins à tempérer les ambitions slovènes sur ce dossier.
Au-delà des problématiques propres à chaque pays des Balkans occidentaux, M. ter appelle à une révision du régime de visas, à l'image des mesures de simplification en la matière adoptées par son gouvernement à l'endroit des ressortissants des États de la région. Il réfute l'idée d'une Europe forteresse s'opposant de facto à des peuples qui, selon le ministre, possèdent une véritable culture du voyage.
La question turque, abordée lors des échanges avec l'hémicycle, pose également un certain nombre de difficultés, au premier rang desquelles se trouve le problème chypriote. La Slovénie entend accompagner une nouvelle phase de négociations entre les parties, au travers notamment de l'appui apporté à une task force réunie par ses soins.
Concernant les objectifs en matière de PESD, la présidence slovène souhaite mettre l'accent sur la thématique du développement au moyen notamment de partenariats renforcés avec les ONG mais également de mesures spécifiques concernant la situation des enfants dans les conflits armés. Par delà, la visibilité de l'action européenne devra être renforcée.
Enfin, dépassant le cadre environnemental, la Slovénie entend relier les questions liées à la lutte contre le réchauffement climatique ou à l'approvisionnement énergétique aux problématiques de sécurité commune.
Au-delà de la session : les rencontres avec les Ambassadeurs du COPS de l'Union européenne L'information des membres de l'Assemblée de l'UEO sur les activités de l'Union européenne en matière de PESD passe également par l'organisation de rencontres semestrielles avec les Ambassadeurs représentant les États membres au Comité politique et de sécurité (COPS) de l'Union européenne. Le COPS est chargé de l'élaboration des décisions relatives à la PESC et à la PESD. Il reprend en la matière les attributions du Conseil permanent de l'UEO.
La dernière rencontre s'est tenue le 18 octobre 2007
à Bruxelles. Elle a été l'occasion d'aborder les
problèmes de financement que rencontre l'Agence européenne de
défense, dénotant une absence d'accord sur les ambitions communes
en matière de recherche et de production de matériels de
défense. Des interrogations quant à la mise en oeuvre effective
des groupements tactiques, destinés à conduire des
opérations d'action rapide, ont également pu être
exprimées. L'impasse dans laquelle se trouve le projet de Quartier
général permanent d'opérations de l'Union
européenne a également été relevée. Un tour
d'horizon de l'actualité géopolitique a par ailleurs
été effectué, les parlementaires présents ayant
ainsi pu échanger avec leurs interlocuteurs sur les questions de la
présence de l'Union européenne en Afrique et plus
précisément au Darfour, des relations avec la Russie au travers
notamment du prisme des conflits gelés en Géorgie et en Moldavie,
de la défense anti-missile et de l'Iran.
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