C. TYPOLOGIE DES ASSOCIATIONS EN FONCTION DE LA RELATION AU QUARTIER D'INTERVENTION
Ces treize associations peuvent être présentées suivant la typologie établie par M. Jean Claude SANDRIER, député du Cher, dans son rapport remis au Premier ministre en juin 2001 136 ( * ) . Cette grille de lecture, qui s'appuie « sur la relation aux quartiers des associations oeuvrant pour la politique de la ville », , « cherche à considérer la manière dont leur objet social s'intègre aux ambitions et nécessités de la politique de la ville ». Cette typologie distingue les associations issues d'une initiative « extérieure » au quartier des associations liées à des initiatives émanant des quartiers eux-mêmes.
1. Les associations issues d'une initiative « extérieure » au quartier
Au sein de cette première catégorie, une distinction est établie entre les initiatives privées et les initiatives publiques.
Les initiatives privées
Dans ce premier ensemble sont regroupés les associations caritatives confessionnelles, les associations humanitaires, les « fédérations d'éducation populaires » et les engagements associatifs « de personnes extérieures à ces quartiers qui, en identifiant à travers leur activité professionnelle des besoins précis dans les quartiers en difficulté, ont créé des associations permettant de pallier des manques auxquels les pouvoirs publics ne pouvaient répondre ». Dans les départements visités, une association sur les treize rencontrées correspond à cette définition : une association créée par des enseignants du quartier pour organiser des sorties qui ne sont pas prises en charge par le budget courant de l'Éducation nationale.
Les initiatives publiques
Le rapport de M. SANDRIER classe dans cette catégorie les missions locales, qui agissent selon lui comme substituts des pouvoirs publics auprès des citoyens et les associations qui agissent comme intermédiaires entre les pouvoirs publics et les citoyens. Les actions d'intermédiation entre résidents des quartiers et services publics menées par des adultes-relais employées par deux des associations rencontrées par la Cour se situent dans cette perspective.
2. Les associations liées à des initiatives émanant des quartiers eux-mêmes
Le rapport SANDRIER reprend, sur ce point, les termes d'une typologie construite à partir de l'exemple des Hauts-de-Seine 137 ( * ) , qui distingue :
- « Les associations de proximité, s'adressant aux habitants de toutes générations, qui développent des actions simples qui témoignent de l'existence d'une sociabilité locale. » La Cour a rencontré deux associations qui peuvent être classées dans cette catégorie : la première se propose d'accompagner les jeunes dans la conduite de projets collectifs et dans la création d'entreprises ; la seconde gère un espace d'animation situé au coeur du quartier.
- « Des associations spécialisées par la définition du public adhérent, mais dont les actions sont susceptibles de concerner tous les habitants d'un quartier. » La Cour a, ainsi, pu échanger avec les représentants de deux associations à l'origine tournées vers les personnes issues de l'immigration mais ouvertes, dans un second temps, à un public plus large.
- « Les associations tournées sur elles-mêmes. » Deux des associations rencontrées situent d'abord leurs actions dans une perspective communautaire. Pour ces associations, la « communauté » est, cependant, définie à partir de critères divers : il peut s'agir d'une communauté d'origine - le pays d'où l'on vient - ou d'une communauté de résidence - la cité ou l'immeuble dans lequel on vit - , les deux critères étant susceptibles de se recouper.
* 136 « Associations et politique de la ville », juin 2001, La Documentation française.
* 137 Étude menée par un cabinet de consultants sur 156 associations financées au titre de la politique de la ville dans le département des Hauts-de-Seine.