b) Des perspectives prometteuses pour la territorialisation
Parallèlement, il faut reconnaître le fait que les régions se sont réellement investies dans leurs nouvelles responsabilités en matière de formation professionnelle. De l'avis du CNFPTLV, les régions se sont saisies « avec vigueur et dynamisme » des questions de formation professionnelle.
Aujourd'hui, la formation professionnelle s'élève quasiment à la deuxième place dans les budgets des régions, avec une augmentation de l'ordre de 20 % entre les années 2005 et 2006, puis de 17 % entre 2006 et les budgets en cours d'élaboration pour 2007.
On a donc assisté à une appropriation très nette et positive de la part des conseils régionaux de leurs responsabilités nouvellement étendues dans le domaine de la formation professionnelle.
Certes, une plus grande implication soulève la question des ressources disponibles pour les régions qui ne financent qu'un dixième du total de la formation professionnelle de notre pays.
Mais sans attendre l'hypothèse de recettes supplémentaires 116 ( * ) , de nombreuses initiatives nouvelles ont été prises : par exemple, au sujet de la validation des acquis de l'expérience pour l'assistance aux candidats pour l'élaboration de leur dossier ou dans le champ des formations sanitaires et sociales, en particulier, pour ouvrir des écoles localement absentes et tenir compte de besoins particulièrement criants.
Lors de son audition M. Jean-Paul Denanot a fourni des exemples concrets de cette implication régionale, notamment dans le Limousin : « Des ateliers pédagogiques personnalisés existent partout en France et sont souvent financés par l'État et la région. Le Limousin reprend ce modèle d'individualisation des parcours. A travers une structure permanente, l'objectif est de créer des centres permanents de formation professionnelle dans les secteurs tertiaire, industriel ou le bâtiment . Plus récemment, compte tenu de la pression dans notre région des problématiques d'aide à la personne, nous avons créé des plates-formes spécialisées de formation aux métiers d'aide à la personne . Ce dispositif commence à porter ses fruits. Les besoins exprimés par l'ensemble des associations sont en effet très importants et je crois que nous avons réussi à y répondre par des structures permanentes souples. Les stages ne se déroulent pas par exemple à date fixe : nous avons mis en place un système d'entrées-sorties permanentes, intégrant des formations annualisées. »
Les avantages de la démarche contractuelle sont connus : des objectifs négociés, une ingénierie de projets, un dispositif de suivi et d'évaluation.
Elle se développe depuis longtemps au niveau national mais doit encore être encouragée au niveau régional et surtout territorial.
M . Jean-Paul Denanot a ainsi évoqué son introduction progressive au niveau des bassins d'emploi : « Nous sommes en train de travailler sur les bassins de formation et d'emploi . Nous avons pris conscience que les territoires s'appropriaient mal cette problématique de la formation professionnelle lors de la réception de projets de contrats de pays. La formation est en effet souvent absente du travail sur les bassins . Vous avez parfaitement raison de poser plus largement la question de l'éducation nationale et de l'apprentissage. Le Limousin est assez atypique à cet égard, la plupart de ses centres de formation d'apprentis étant situés auprès des lycées professionnels. Cette situation permet une certaine cohérence entre l'apprentissage et les lycées professionnels. »
A titre d'exemple, il a évoqué un projet de « lycées de métiers » développé dans le premier chapitre de la deuxième partie du rapport. De telles initiatives qui partent d'un diagnostic territorial comportent d'intéressantes perspectives d'adaptation de notre système de formation.
* 116 Ce qui renvoie notamment au débat sur la réforme de la taxe d'apprentissage.