2. Les aides à la famille et aux chômeurs
a) Les allocations familiales
La législation argentine relative aux allocations familiales s'est mise en place dès le milieu des années trente, mais il faudra attendre les années cinquante pour voir apparaître des structures chargées de la mettre en oeuvre, avec la création de caisses d'allocations familiales ; cette politique sera amplifiée à compter de 1973.
Comme l'assurance maladie, il s'agit de structures publiques indépendantes de l'Etat et financées par des cotisations sociales.
Seule est perçue une cotisation patronale calculée sur la base de la masse salariale ; son montant s'élevait à 12 % dans les années quatre-vingt avant de se réduire à 9 % depuis 1991 puis autour de 4,4 % depuis 2000.
A compter de l'année 2000, les caisses ont été regroupées au sein de l'administration nationale de la sécurité sociale ( Administracion Nacional de la Seguridad Social - ANSES).
Le bénéfice de cette politique familiale est ouvert aux cas suivants : maternité, naissance, adoption, handicap de l'enfant et aide scolaire, mariage. Le montant des prestations est défini par le gouvernement sans qu'il existe de mécanismes spécifiques de revalorisation. La politique gouvernementale met clairement la priorité sur l'aide accordée aux enfants.
Depuis 1996, le système fonctionne sous conditions de ressources : les assurés disposant de revenus élevés (supérieur à 1 500 pesos) ne peuvent bénéficier que des aides prévues en cas de maternité ou d'enfant handicapé. Ce seuil de revenu est calculé intuitu personae et ne tient pas compte des revenus du ménage, seul le revenu du bénéficiaire est pris en compte, quel que soit le revenu du conjoint.
Certaines prestations sont versées directement par les employeurs (enfants, aide scolaire, maternité) tandis que les prestations versées à la naissance, pour une adoption ou un mariage sont servies par l'Administracion Nacional de la Seguridad Social - ANSES.
En 2004, 48,3 % des prestations versées correspondaient aux aides perçues au titre des enfants, 37,3 % à l'aide scolaire et seulement 1,4 % pour l'aide à la naissance.
Ces prestations sont financées sur la base des cotisations patronales, ce qui rend impossible la couverture de la totalité de la population, notamment les tranches les plus démunies. Selon les estimations disponibles, cette politique familiale ne couvre que 30 % des enfants de moins de dix-huit ans et la couverture offerte par le système s'est détériorée sous l'effet de la crise économique.
Ces instruments connaissent de véritables difficultés d'application, ce qui explique l'importance du plan Jefes y Jefas qui constitue l'élément central de l'aide accordée aux familles.