2. Les familles recomposées
Rappelons qu'en 1999, la France comptait, d'après l'enquête EHF, 708.000 familles recomposées , soit 8 % de l'ensemble des familles comptant au moins un enfant de moins de 25 ans, ce qui représente une hausse de 9,6 % par rapport au précédent recensement de 1990, quand il y avait 646.000 familles recomposées.
Le nombre des familles recomposées dans lesquelles vivent des enfants de l'union actuelle et des enfants d'une union précédente augmente plus fortement que celui des familles recomposées n'ayant pas eu d'enfants dans l'union actuelle, soit, en 1999, respectivement 380.000 (+ 13,1 %) et 328.000 (+ 5,8 %).
1,58 million d'enfants étaient concernés, en 1999, par la recomposition familiale , soit 8,7 % des enfants, nombre en hausse de 10,8 % par rapport à 1990. Dans le même temps, le nombre de jeunes vivant au sein d'une famille « traditionnelle » diminue de 11,9 %.
En effet, au 1,1 million d'enfants vivant avec un parent et un beau-parent, en 1999, s'ajoutent les 513.000 enfants vivant avec leurs deux parents et des demi-frères ou demi-soeurs.
La part des enfants vivant avec un seul de leurs deux parents augmente avec l'âge, du fait des ruptures de couples parentaux. La proportion d'enfants habitant avec un parent et un beau-parent, très faible avant 4 ans, progresse régulièrement et atteint son maximum autour de 13 ans.
Ces enfants ont souvent d'abord vécu au sein d'une famille monoparentale car plusieurs années s'écoulent en général entre la rupture du couple parental et la formation d'une nouvelle union. Seule une minorité d'enfants a partagé sa vie avec le conjoint de son parent une année ou moins après la séparation des parents, soit 5,4 %. A 13 ans, les enfants vivant avec un parent et un beau-parent avaient 4 ans en moyenne lorsque leurs parents se sont séparés et 8 ans lorsque le parent qui les garde a refait sa vie en couple.
A partir de 18 ans, cette proportion diminue, notamment parce que les enfants vivant avec un parent et son nouveau conjoint ont tendance à quitter le foyer parental plus tôt que ceux vivant avec leurs deux parents, ou même au sein d'une famille monoparentale .
Les familles nombreuses sont sur-représentées parmi les familles recomposées. Dans les familles recomposées dans lesquelles au moins un enfant est né de la nouvelle union, le nombre moyen d'enfants est de 2,8, supérieur à celui des familles « traditionnelles ». Les familles recomposées représentent 5 % des familles avec un seul enfant, 8 % des familles de deux enfants, 13 % de trois enfants et 17 % des familles de quatre enfants ou plus. Ces familles sont deux fois plus nombreuses à avoir quatre enfants ou plus. De surcroît, 88 % des familles recomposées nombreuses rassemblent des enfants de plusieurs unions .
S'agissant de la répartition des enfants entre le père et la mère, la situation est moins contrastée pour les familles recomposées que pour les familles monoparentales : 37 % des enfants vivent avec leur père et 63 % avec leur mère. Cette situation démontre, une fois encore, que refaire sa vie de couple est moins rapide et moins fréquent pour les mères que pour les pères.
Les parents des familles recomposées sont plutôt jeunes : dans 59 % des cas, la femme a moins de 40 ans (49 % des familles « traditionnelles »). Cette situation tient à la plus grande fréquence des ruptures à des âges plus jeunes et donc à la possibilité de reformer plus fréquemment une union.