c) Le recours au crédit est sans effet d'éviction sur l'épargne
Il faut souligner une observation importante . Le recours au crédit n'exerce pas d'effet d'éviction sur le niveau de l'épargne.
Et effet, si, pour des raisons purement comptables, l'impact favorable sur la consommation d'un plus large accès au crédit fait baisser le taux d'épargne des ménages, ce phénomène n'affecte pas, pour autant, le niveau absolu de la capacité d'épargne financière ménages ainsi que cela est expliqué dans une annexe au présent rapport.
Ce dernier constat est important à plus d'un titre :
Pour les banques d'abord puisque l'un des motifs, plusieurs fois allégué lors des auditions conduites par votre rapporteur, de la relative réticence des banques dans le domaine du crédit tient à la supériorité des revenus qu'elles tirent de la gestion de l'épargne de leur clientèle sur les revenus intrinsèques de l'octroi de crédits. De fait, comme on le verra en détail plus loin, le produit net bancaire comporte une fraction de plus en plus importante de commissions de gestion de l'épargne des particuliers.
Les établissements bancaires redouteraient que l'octroi de crédits en diminuant la capacité d'épargne financière des ménages n'exerce un effet d'éviction sur les revenus liés à celle-ci. Cette inquiétude n'est pas fondée.
Pour les responsables de la politique économique qui peuvent avoir l'objectif d'une épargne des ménages suffisante pour financer la croissance ou les besoins de financement d'un certain nombre de régimes sociaux, il est important d'éviter le « piège comptable » décrit ci-avant au terme duquel ils seraient conduits à confondre baisse du taux d'épargne comptable des ménages et réduction de leur capacité d'épargne financière. Plus encore, compte tenu de l'effet sur la croissance d'une consommation plus élevée, il faut prévoir que, dans une telle hypothèse, on peut s'attendre raisonnablement à assister plutôt à une augmentation du niveau de l'épargne des ménages.