les contraintes de solvabilité des ménages
L'endettement des ménages a atteint un niveau historiquement élevé.
Fin 2004, la dette des ménages a atteint 39,9 % du PIB, soit 60,3 % du revenu disponible brut. Depuis 1978, début de disponibilité de l'indicateur, ces ratios n'ont jamais été aussi élevés.
Bien que l'endettement des ménages soit encore inférieur à celui observé dans l'ensemble de la zone euro, au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis, on peut s'interroger sur la soutenabilité de ce phénomène, dans la mesure où la montée de la charge du service de la dette devrait peser tôt ou tard sur la demande de crédit. Ainsi, le ratio charges de remboursement (intérêts +capital)/revenu disponible brut est passé de 6,9 % en 2000 à un niveau record de 8,5 % en 2004. Par ailleurs, l'endettement à long terme et à taux variable, même si, sur ce dernier point, le phénomène est encore plus faible en France qu'au Royaume-Uni par exemple, mais se développe, expose les ménages à un risque de solvabilité, susceptible de se transformer en risque de crédit pour les banques 9 ( * ) , et surtout de créer et d'aggraver les tensions sociales, avec des conséquences en chaîne, par exemple sur le niveau des salaires et sur la compétitivité des entreprises...
Le ratio de solvabilité des ménages se dégrade même s'il reste à un niveau supérieur à celui d'avant la crise de 1991-1992 ; le ratio de solvabilité dans le logement ancien calculé par le Crédit Agricole 10 ( * ) atteint actuellement 30 % du revenu moyen d'un ménage contre 21 % en 1998. Il était cependant de 33 % en 1991.
* 9 « L'évolution actuelle du crédit à l'habitat en France est-elle soutenable ? », Bulletin de la Banque de France n° 140, août 2005.
* 10 Annuité d'un remboursement de crédit logement pour un nouvel accédant rapportée au revenu moyen, avec une hypothèse de surface standard et un apport personnel de 30 %.