B. ALLOCUTION DE M. JEAN-PIERRE MASSERET, EN QUALITÉ DE PRÉSIDENT DU GROUPE SOCIALISTE DE L'ASSEMBLÉE DE L'UEO
« Monsieur le Secrétaire Général, Monsieur le Ministre, mes chers collègues, cinquante ans c'est la fleur de l'âge, le milieu de la vie. L'Assemblée parlementaire de l'UEO a noblement et utilement contribué à faire naître et à faire vivre l'esprit européen. Notre Assemblée a agi en faveur de la paix et de la sécurité. Quoi de plus important que la paix et la sécurité? En effet, sans paix, la sécurité, le progrès économique, le progrès social, le progrès culturel sont inaccessibles. C'est alors le règne de la barbarie et son cortège de destructions. C'est donc bien la défense qui constitue le pilier permettant le «vivre ensemble» autour de valeurs démocratiques et de projets politiques partagés.
« Vouloir la paix et la sécurité c'est réfléchir ensemble aux menaces et aux risques. C'est aussi réfléchir sur les conditions politiques à réunir pour y faire face. C'est préciser les outils militaires nécessaires. La paix et la sécurité étant le socle de tout projet démocratique, l'engagement des parlements nationaux apparaît incontournable.
« Le continent européen est sorti de la Guerre froide. Il s'organise pour assurer les conditions de sa sécurité. Dans le même temps, il retrouve progressivement son unité. Notre responsabilité est alors de faire de notre continent un acteur majeur de la vie internationale.
« Etre acteur majeur suppose un projet, une volonté et des moyens de définir et de préserver ses intérêts vitaux.
« A cet égard, aucun de nos pays ne peut se passer de l'autre, parce qu'aucun pays n'a les moyens de faire face seul à toutes les menaces, pas plus qu'il n'a les moyens humains, financiers, technologiques, d'y apporter seul des réponses.
« Dans l'instant où nous sommes, l'Assemblée interparlementaire de l'UEO est l'instance la plus inclusive qui soit pour l'Europe de la défense. Celles et ceux qui ont comme projet sa disparition devraient éviter de commettre une faute politique et admettre que sur des questions aussi fortes, il est impossible et coupable d'ignorer les parlements nationaux. C'est pourquoi je souhaite en guise de voeu d'anniversaire que l'Assemblée de l'UEO continue à s'affirmer d'une façon encore plus déterminée comme l'Assemblée interparlementaire de sécurité et de défense.
« Dès lors, notre Assemblée doit suivre une démarche résolument européenne en favorisant une approche plus politique sans s'enfermer dans un carcan trop rigide et en gardant à l'esprit que la coopération transatlantique est un élément clé de la Charte de Bruxelles modifiée. Elle prouvera alors, sur la base de rapports soigneusement élaborés, que l'actualité relative au sort du traité constitutionnel n'affecte en rien la volonté commune des représentants des peuples des pays européens de poursuivre l'objectif de l'Europe de la défense.
« Les technocrates de la politique seraient donc bien inspirés de saisir le message démocratique qui monte des citoyens européens. L'Europe en général, l'Europe de la défense en particulier, ne se fera pas en ignorant ou en méprisant les représentants élus des parlements nationaux.
« Par conséquent, longue vie à l'Assemblée interparlementaire de sécurité et de défense! »