4. Adapter les choix technologiques à la réalité des besoins
a) La fibre : une technologie d'avenir pour la collecte
La fibre optique est la technologie la plus sûre , compte tenu de sa longue durée de vie (20 ans environ) et des possibilités qu'elle offre pour faire face à la montée des besoins en débit.
Certes, la fibre reste coûteuse, principalement à cause des coûts de génie civil nécessaires à son installation.
Le recours à la fibre devra donc être r éservé aux zones présentant une densité de population et une rentabilité suffisantes .
b) Le Wimax : un potentiel intéressant
Le Wimax fait actuellement l'objet de fortes attentes de la part des collectivités territoriales. Nombreuses sont celles qui l'ont intégré dans leur projet de réseaux à haut débit.
Un interlocuteur auditionné par votre rapporteur a parlé à son propos de « performances potentielles exceptionnelles ».
Sans minimiser les potentialités de cette technologie (notamment en terme de débit et de rayon d'action autour des stations de base), il est cependant prudent de ne pas tout en attendre.
D'abord, parce que le débit qu'il permet d'atteindre est destiné à être partagé entre les utilisateurs finals . Comme l'a fait observer M. Patrick Vuitton, Délégué général de l'AVICCA, le Wimax serait ainsi moyennement adapté à la diffusion de la télévision numérique. Selon Mme Gabrielle Gauthey, membre du collège de l'ARCEP, il ne permettrait pas de proposer des offres « triple play » au-delà d'une certaine distance.
En outre, les modalités d'attribution de nouvelles licences par l'ARCEP n'ont, à ce stade, pas encore été officiellement arrêtées (elles le seront normalement à l'automne 2005).
Le choix d'une répartition à l'échelon régional, pour une raison de taille critique, ne semble cependant plus faire de doute. Deux licences devraient ainsi être attribuées dans chaque périmètre régional, en plus de la licence nationale détenue par Altitude Télécom. Concernant la procédure d'attribution proprement dite, l'ARCEP semble vouloir s'orienter vers un système de soumission comparative prenant en compte des critères de prix. Les collectivités territoriales devraient être en concurrence avec les opérateurs privés pour l'obtention des licences, comme le suggère le rapport d'expertise 10 ( * ) sur le Wimax commandé par l'ARCEP. Néanmoins, le régulateur envisage d'autoriser un marché de la sous-location des licences Wimax, afin de ne pas exclure des acteurs voulant les utiliser à un échelon inférieur à la région.
Enfin, son principal inconvénient est le coût élevé des équipements (antenne et démodulateur) que doivent acquérir les utilisateurs finals , de sorte que son usage sera, dans un premier temps, sûrement réservé à une clientèle d'entreprises.
Il reste que le Wimax est la seule technologie actuellement susceptible de desservir les zones à l'habitat dispersé, pour lesquelles il ne serait pas rentable d'installer de la fibre . L'AFORS Télécom souligne, à cet égard, son intérêt pour des territoires d'outre-mer tels que la Guyane, où les infrastructures sont rares et de mauvaise qualité. D'autres interlocuteurs entendus par votre rapporteur se montrent plus réservés sur sa capacité à remplacer la fibre sur le segment de la collecte.
Ainsi, le Wimax paraît adapté pour compléter la couverture des zones rurales peu peuplées, non desservies par l'ADSL, l'un de ses avantages étant, à cet égard, son déploiement facile, non coûteux en génie civil.
* 10 « Autorisations d'utilisation de fréquences BLR et collectivités territoriales », rapport de la mission d'expertise de Daniel Labetoulle, ancien président de la section du contentieux du Conseil d'Etat, publié par l'ARCEP le 8 mars 2005.