EXAMEN EN COMMISSION

La commission des Affaires étrangères, de la défense et des forces armées a entendu au cours de sa réunion tenue le 19 mai 2004, sous la présidence de M. Jean-Marie Poirier, vice-président, la communication de M. André Boyer sur la mission effectuée du 18 au 23 avril 2004 en Russie par une délégation de la commission.

À la suite de l'exposé du rapporteur, M. Xavier de Villepin a évoqué le débat, au sein des spécialistes de la Russie, entre ceux qui soulignent l'action positive de M. Vladimir Poutine en faveur d'une restauration de la stabilité en Russie et ceux qui s'inquiètent d'un retour à une pratique autoritaire du pouvoir et de la brutalité avec laquelle est traité le conflit en Tchétchénie. Il a estimé, pour sa part, que l'évolution actuelle de la Russie ne pouvait être analysée sans tenir compte du poids du passé : l'effondrement du régime après plus de 70 années de dictature communiste et une présidence Elstine discréditée, marquée par la crise financière et l'affaiblissement des structures de l'Etat. Dans ce contexte, il a souligné le pragmatisme de M. Vladimir Poutine, sa ferme volonté de rétablir l'autorité de l'Etat et les progrès économiques, certes encore trop lents mais néanmoins réels, enregistrés durant son premier mandat. Il a ajouté que compte tenu des cours du pétrole d'une part, et des priorités annoncées par M. Vladimir Poutine d'autre part, on pouvait espérer que ces progrès seraient consolidés et amplifiés au cours du second mandat. Il a cependant rappelé la faiblesse structurelle que représentait la crise démographique russe, avec une espérance de vie particulièrement faible et un recul de la population qui pourrait se réduire à 100 millions d'habitants à l'horizon 2050.

M. Didier Boulaud a évoqué les évolutions intervenues dans les relations entre la Russie et les autres pays de la CEI. Il a demandé des précisions concernant la Biélorussie, que son régime dictatorial isole de plus en plus du reste du continent européen.

En réponse à ces interventions, M. André Boyer, rapporteur, a lui aussi souligné l'évolution inquiétante des indicateurs démographiques en Russie, le taux de fécondité n'étant par exemple que de 1,2 enfant par femme. S'agissant de la Biélorussie, il a précisé que les structures communes avec la Russie, qui avaient été présentées comme un prélude à la fusion des deux Etats, s'étaient révélées dépourvues de réelle portée politique et ne constituaient qu'un cadre formel. Il a également évoqué les réticences de la Russie à l'égard de relations trop étroites avec Minsk, en raison de la nature du régime de M. Loukachenko, et les difficultés de promouvoir l'intégration économique avec un pays qui n'a pas procédé à des réformes comparables à celles mises en oeuvre en Russie.

La commission a ensuite approuvé la publication de ce compte rendu sous forme d'un rapport d'information.

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