B. LE PARTAGE DES POUVOIRS
Les principales forces de
Nouvelle-Calédonie
- Les trois provinces ont été créées par la loi référendaire du 9 novembre 1988 et confirmées par la loi organique du 19 mars 1999 7 ( * ).
- L'exécutif , longtemps confié au représentant de l'Etat -à l'exception des statuts Lemoine (1984) et Pons (1988) qui n'entrèrent jamais vraiment en vigueur- est désormais confié à un gouvernement de cinq à onze membres élus à la proportionnelle par le congrès pour la durée de la mandature. Le gouvernement réunit ainsi des représentants de la majorité et de l'opposition. Il constitue un organe collégial, chargé de préparer et d'arrêter les projets de délibérations et de lois de pays et de veiller à leur exécution après leur adoption par l'assemblée délibérante. Le gouvernement élit son président. Celui-ci exerce les prérogatives classiques de l'exécutif d'une collectivité : il dirige notamment l'administration ; il représente en outre la collectivité dans l'exercice des compétences internationales qui lui ont été dévolues (et notamment la signature des accords avec les Etats, territoires ou organismes régionaux). Mais l'originalité de cette fonction repose sur le rôle d'animation et de négociation 8 ( * ) qui incombe au président, non seulement au sein d'un gouvernement composé pour partie de la minorité politique mais aussi entre les provinces, éléments essentiels de l'équilibre institutionnel de la Nouvelle-Calédonie.
La composition d'un gouvernement formé à la proportionnelle peut être source de difficultés 9 ( * ).
* 7 Dans sa décision n° 99-410 du 15 mars 1999, le Conseil constitutionnel a relevé que si les provinces ne figuraient pas à l'article 2 de la loi organique -lequel énumère les institutions de la Nouvelle-Calédonie- contrairement à l'accord de Nouméa, l'existence du titre IV de la loi organique tout entier consacré aux provinces conférait « implicitement mais nécessairement aux assemblées de provinces les caractéristiques d'une institution de la Nouvelle-Calédonie ».
* 8 Les institutions de la Nouvelle-Calédonie, ouvrage collectif sous la direction de Jean-Yves Faberon et François Garde, Editions île de Lumière, mai 2002.
* 9 Source de difficulté mais non de paralysie car en tout état de cause, comme le prévoit l'article 128 de la loi organique, « ses décisions sont prises à la majorité de ses membres ».