B. DES RELATIONS ÉCONOMIQUES ET COMMERCIALES ÉTROITES MAIS PERFECTIBLES
C'est dans ce domaine que des progrès sont encore à réaliser pour le placer au même niveau d'excellence que celui de nos relations politiques et en cohérence avec l'ancienneté et l'assistance de notre coopération culturelle, scientifique et technique. Dans ce premier marché du Proche-Orient, fort de ses 70 millions d'habitants, l'enjeu commercial est important pour la France.
Le bilan de l'exercice 2002 des échanges commerciaux bilatéraux -structurellement excédentaires pour la France- a rompu avec un déclin relatif de nos exportations depuis 1998, singulièrement grâce à une forte augmentation de nos ventes de blé. Nos principaux postes à l'exportation ont été les biens d'équipement (29 %), les biens intermédiaires (28 %) et l'agro-alimentaire (26 %) et les biens de consommation (13 %).
Dans un contexte économique égyptien momentanément dégradé, la part du marché français se situe entre 4 et 5 %, loin derrière les Etats-Unis (18 %), et devancée par l'Allemagne (7 %), en concurrence directe avec l'Italie (5-6 %). Les perspectives devraient, à la faveur d'un retour espéré de la croissance en Egypte, permettre une expansion de nos exportations dans des secteurs essentiels pour le développement économique à long terme de l'Egypte : infrastructure, agro-alimentaire, télécommunications, santé, tourisme et environnement. L'accroissement et la diversification récente de nos investissements, la reprise des protocoles financiers (71 millions d'euros en 2002) devraient favoriser cette tendance.
En revanche, la France reste un débouché encore marginal pour les exportations égyptiennes. A elle seule, l'Italie absorbe près du tiers des importations européennes suivie par la Grande-Bretagne et la France.
Insuffisamment diversifiées, les exportations égyptiennes vers la France sont surtout constituées de produits pétroliers raffinés (27 % du total), de produits azotés et d'engrais. La mise en oeuvre effectuée en 2006 du contrat de gaz naturel liquéfié permettra de consolider et de rééquilibrer les échanges.
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Beaucoup est à attendre de l'Egypte dans les prochaines années : la préparation des futures consultations électorales, législatives et présidentielles, qui se tiendront en 2005, sera peut-être l'occasion d'une reprise et d'un approfondissement des réformes économiques, voire d'une relève politique au profit d'une fraction de la société civile plus ouverte, plus jeune, aujourd'hui encore cantonnée dans les activités économiques et qui permettrait d'ouvrir le domaine institutionnel aux réformes.
Mais l'hypothèque régionale pèse lourdement sur les évolutions de l'Egypte. L'acuité des crises irakienne et israélo-palestinienne n'encourage pas au mouvement et tient en respect toute velléité réformatrice. L'absence de perspectives sur ces deux dossiers complique, en Egypte, dans le court terme, des évolutions décisives qui se feraient dans le cadre d'une transition paisible et contrôlée. Pour autant, sous réserve d'un apaisement régional dans l'immédiat hors de portée, il n'est pas interdit d'imaginer que l'Egypte, qui a su, dans le passé, opérer des choix courageux, pour la paix d'abord, puis le lancement de réformes économiques, prenne la tête de cette « renaissance arabe » souhaitée par les auteurs du rapport du PNUD sur le développement humain du monde arabe. La poursuite de la réforme économique et administrative, l'ouverture sociale et politique, placeraient alors de nouveau le pays aux avant-postes d'une évolution favorable à toute la région.