D. LES ANNÉES 2000 ET 2001, DE L'AFFECTATION INITIALE À L'AFFECTATION FINALE
Pour les encours dont la composition est évidemment beaucoup plus stable que celle des flux, le calcul de parts moyennes sur l'ensemble des sept années de la période, pour chacune des trois phases de l'analyse, n'est pas d'un grand intérêt. On se contentera donc d'enchaîner séparément les trois phases pour les deux dernières années de la période, 2000-2001, qui, on l'a déjà vu à plusieurs reprises, font ressortir une forte inflexion des tendances qui s'étaient dessinées entre 1995 et 2000.
Le tableau ci-dessous se lit horizontalement du point de vue de l'évolution dans le temps et verticalement selon le déroulement de l'analyse pour une année donnée.
Tableau 10 : Le grand tournant des années 2000-2001 selon les trois phases de l'analyse (en %)
2000 |
2001 |
en points de pourcentage |
|
Affectation initiale |
|||
Produits de taux |
1,8 |
1,8 |
0,0 |
Créances sur les fonds propres |
19,0 |
16,3 |
-2,7 |
Créances sur les agents non financiers |
7,3 |
7,1 |
-0,2 |
Intermédiations |
71,9 |
74,7 |
+2,8 |
Total |
100,0 |
100,0 |
0,0 |
Affectation intermédiaire |
|||
Produits de taux |
17,6 |
19,2 |
+1,6 |
Créances sur les fonds propres |
31,5 |
26,6 |
-4,9 |
Créances sur les agents non financiers |
10,0 |
10,0 |
0,0 |
Intermédiations |
40,9 |
44,3 |
+3,4 |
Total |
100,0 |
100,0 |
0,0 |
Affectation finale |
|||
Produits de taux |
24,5 |
26,4 |
+1,9 |
Créances sur les fonds propres |
37,2 |
31,8 |
-5,4 |
Créances sur les agents non financiers |
38,3 |
41,8 |
+3,5 |
Total |
100,0 |
100,0 |
0,0 |
Ce tableau permet une interprétation synthétique du « tournant » de 2002. S'agissant de la phase initiale d'affectation qui ne correspond qu'à l'évolution des actifs financiers des ménages, on voit que la recherche de sécurité en 2001 s'est principalement traduite par un reflux de la part des créances sur fonds propres, reflux compensé par une augmentation de la part des intermédiaires.
En ce qui concerne la phase intermédiaire où les comportements des assureurs et des gestionnaires de fonds entrent en jeu, les choses sont un peu plus complexes : le reflux de la part des fonds propres s'accentue ; la contrepartie est alors fournie, certes par une remontée de l'intermédiation bancaire, mais aussi par une augmentation de la part des produits de taux.
Enfin, s'agissant de la phase finale , on voit la part que prennent les créances sur les agents non financiers (ménages, Etats, APU) qui se situent au voisinage des deux cinquièmes. En 2002, le reflux encore plus prononcé que précédemment de la part des fonds propres est d'ailleurs compensé par une forte augmentation de cette part des créances sur les agents non financiers, mais aussi, comme dans la phase intermédiaire, par une augmentation très sensible de la part des produits de taux.
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Finalement, si l'on veut prendre, sur la seule évolution des encours d'après leur affectation finale, une vue plus cavalière de la période étudiée, les fonds propres représentaient fin 1995 moins du cinquième des « supports finals » du patrimoine financier des ménages, les autres supports dépassant donc les 80%. En 2001, point culminant de la période à cet égard, les fonds propres dépassent 37% du total, les autres supports étant tombés nettement au-dessous des deux tiers. En 2001, changement assez brutal de décor, les fonds propres retombent - influence conjointe des volumes et des prix - au-dessous du tiers cependant que les deux autres catégories de supports - produits de taux et créances sur les agents non financiers - rebondissent assez vigoureusement en conséquence de la recherche de sécurité à tous les niveaux intermédiés ou non.