B. L'AFFECTATION INTERMÉDIAIRE DES FLUX DE PLACEMENTS FINANCIERS DES MÉNAGES
Pour intermédiaire qu'elle soit, cette phase de l'analyse ne manque pas d'intérêt : seule, on le sait, subsiste ici comme intermédiation les établissements de crédits et assimilés. En ce qui concerne cette intermédiation, on ne retrouve pas ici la nette diminution que l'on observait dans l'affectation initiale, mais c'est qu'en passant de la première à la seconde phase on a récupéré l'ensemble des relations entre, d'une part, les sociétés d'assurance et les sociétés de gestion des OPCVM et, d'autre part, les établissements de crédits (dépôts à vue, en particulier), relations qui, elles, n'ont pas de raisons d'avoir reflué au cours de la période.
On observera, d'autre part, la nette augmentation de la part de produits de taux : c'est qu'on a récupéré ici tous les nouveaux placements des assureurs en emprunts et obligations et les nouveaux placements réalisés sur des emprunts et obligations par les OPCVM. En analysant dans le détail cette contribution, on constate qu'elle est alimentée moins par les obligations d'entreprises françaises que par les emprunts de l'Etat français et des titres étrangers (publics ou privés).
Quant aux produits de fonds propres , leur part augmente aussi très nettement par rapport à la phase précédente, c'est qu'on a « récupéré » les placements en actions des sociétés d'assurance et des sociétés de gestion d'OPCVM (à l'analyse, moins d'actions cotées française - sauf en 2000 - que d'actions étrangères).
Tableau 4 : Phase intermédiaire
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
|
1. Créances sur les fonds propres |
3,1 |
10,8 |
7,3 |
14,0 |
21,7 |
73,6 |
18,3 |
2. Produits de taux |
16,8 |
56,6 |
34,5 |
64,8 |
34,3 |
20,8 |
42,2 |
3. Crédits et créances diverses sur les agents non financiers |
19,9 |
11,2 |
11,0 |
-39,4 |
11,3 |
1,4 |
-4,2 |
4. Intermédiations |
60,2 |
21,4 |
47,3 |
60,6 |
32,8 |
4,2 |
43,7 |
Montant total (en milliards d'euros) |
86,8 |
83,3 |
94,8 |
89,5 |
125,3 |
84,6 |
98,3 |
Total |
100,0 |
100,0 |
100,0 |
100,0 |
100,0 |
100,0 |
100,0 |
En définitive, cette phase intermédiaire renseigne évidemment autant sur les comportements de placements au cours de la période des sociétés d'assurance et des gestionnaires d'OPCVM que sur les comportements des ménages eux-mêmes.
C. L'AFFECTATION FINALE DES FLUX DE PLACEMENTS FINANCIERS DES MÉNAGES
Tous les « intermédiaires », on le sait deviennent « transparents » dans cette phase d'affectation finale des flux de placements financiers des ménages : ils disparaissent donc des tableaux de résultats puisque tous leurs flux de placements sont réaffectés en direction des trois autres grandes catégories de supports. Ce dernier tableau fournit donc non seulement une « radiographie » des comportements de placements financiers des ménages, mais également une « radiographie » des affectations réalisées par les trois grandes catégories d'intermédiaires que sont les sociétés d'assurance (vie et non vie), les organismes de placements collectifs et les établissements de crédit : le montant de nouveaux placements réalisés dépend bien des seuls ménages (les placements propres aux intermédiaires financiers ne viennent pas s'y ajouter) ; en revanche, les supports finals qui apparaissent dépendent non seulement des choix « en direct » des particuliers, mais aussi des choix effectués par les différents « intermédiaires » utilisés par les ménages. Les entreprises non financières ne sont pas directement concernées par la démarche adoptée, mais une fraction importante du capital de beaucoup d'entre elles se retrouve entre les mains de ménages considérés comme résidents français, soit par détention directe, soit par détention indirecte (via les actions possédées par les « intermédiaires »). Quant aux APU, leurs placements ne sont pas non plus pris en compte, mais une bonne partie de leur dette se retrouve évidemment, de façon directe, mais surtout par intermédiation, dans les placements des ménages.
Tableau 5 : Affectation finale
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
|
1. Créances sur les fonds propres |
4,1 |
13,2 |
8,1 |
20,3 |
25,8 |
76,6 |
23,1 |
2. Produits de taux |
37,1 |
77,8 |
62,1 |
140,9 |
51,3 |
20,9 |
64,6 |
3. Crédits et créances diverses sur les agents non financiers |
58,8 |
9,0 |
29,9 |
-61,1 |
22,9 |
2,5 |
12,3 |
4. Intermédiations |
0,0 |
0,0 |
0,0 |
0,0 |
0,0 |
0,0 |
0,0 |
Montant total (en milliards d'euros) |
86,8 |
83,3 |
94,8 |
89,5 |
125,3 |
84,6 |
98,3 |
Total |
100,0 |
100,0 |
100,0 |
100,0 |
100,0 |
100,0 |
100,0 |
On retrouve dans ces affectations finales le profil temporel des choix de placements qui a été esquissé dans le premier ou le second des tableaux commentés ci-dessus : progression assez régulière de la part des placements en fonds propres entre 1995 et 2000 (seule l'année 1997 fait exception), puis net repli en 2001 en réaction à la chute des marchés boursiers. Leur part moyenne sur l'ensemble de la période ressort à près du quart. Les créances sur les agents non financiers correspondent le plus souvent à des crédits accordés par des banques aux sociétés non financières et aux ménages et entrepreneurs individuels : leur part dans les flux est instable, à un niveau moyen relativement modeste (moins de 11% sur l'ensemble des sept années de la période).
Quant aux produits de taux correspondant majoritairement à des titres émis par un Etat (Etat français, Etats étrangers) ou les collectivités et entreprises publiques, leur part est, elle aussi, instable, mais elle reste en moyenne proche de 65%, ce qui témoigne de l'importance conservée par ces titres dans les placements « finals » des ménages au travers des comportements des sociétés d'assurance et des fonds à dominante obligataire. En 2000, la part de ces supports tombe à à peine plus du cinquième, mais c'est pour rebondir à près des deux tiers en 2001, année de recherche de sécurité, non seulement donc par les ménages, mais aussi par les « intermédiaires » qu'ils utilisent.