4. Une évolution s'expliquant davantage par le dynamisme local que par les investissements publics
Dans les années soixante, la politique des « métropoles d'équilibre » a guidé l'aménagement du territoire, et a été jugée globalement réussie. Or, cette politique ne s'est pas traduite par des investissements publics significatifs. Les villes concernées ont bénéficié de financements proportionnels à leur population, ni plus ni moins . « Si elles se sont développées, parfois de façon spectaculaire, elles le doivent moins aux mesures gouvernementales qu'au dynamisme de leur région ou aux effets des logiques économiques » 13 ( * ) .
La concentration à Paris des sièges sociaux des grands groupes industriels et financiers est due non à une politique, mais aux logiques de gestion des firmes qui cherchent des avantages de proximité dans la localisation parisienne.
De la même façon, les capitales régionales les plus grandes se sont en général montrées dynamiques sans que cela puisse être clairement attribué à la politique censée les favoriser ; leur ancrage dans une région à l'économie forte ou faible se révèle souvent plus décisif . Lille et Lyon, face aux problèmes de reconversion industrielle, Marseille touchée de plein fouet par la crise portuaire n'ont qu'une croissance faible. A l'inverse, Bordeaux, Toulouse, Nantes, appartenant à des régions faiblement industrialisées, tirent mieux leur épingle du jeu.
Dans un contexte de sensible renforcement des équipements des métropoles, il convient de s'interroger sur l'hypothèse d'un rééquilibrage démographique avec la capitale.
* 13 Source : F. Damette, J. Scheibling, La France, permanences et mutations, Paris, Hachette Supérieur, 1995.