CHAPITRE III -

UNE CROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE DES MÉTROPOLES RÉGIONALES QUI NE S'ACCOMPAGNE PAS D'UN DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ÉQUIVALENT

En 1964 a été inaugurée une politique destinée à aider au rééquilibrage du territoire. Il s'agissait de s'attaquer à « l'hypertrophie parisienne » et d'aider au développement des 8 ensembles urbains provinciaux les mieux placés sur l'échiquier urbain de la France (Lille-Roubaix-Tourcoing, Nancy-Metz-Thionville, Lyon - Saint-Etienne - Grenoble, Aix-Marseille, Toulouse, Bordeaux, Nantes - Saint-Nazaire et Strasbourg), paraissant aptes à soutenir la comparaison avec les métropoles des pays voisins et susceptibles d'animer la vie économique, sociale et culturelle des régions 5 ( * ) .

Pourtant aujourd'hui, bien que la plupart des métropoles régionales profitent d'une croissance démographique plus importante que la capitale, la suprématie politique et économique parisienne demeure. Parallèlement, dans un contexte de métropolisation, il semble se reproduire à l'échelle régionale le même schéma qu'au niveau national avec Paris.

I. UNE POLITIQUE DES MÉTROPOLES D'ÉQUILIBRE ÉTENDUE AUX PRINCIPALES AGGLOMÉRATIONS

A. DES HUIT MÉTROPOLES D'ÉQUILIBRE À LA PROMOTION DES CAPITALES RÉGIONALES

L'idée des métropoles d'équilibre est née dans les années 1960, dans un contexte de forte croissance et s'appuyait sur des perspectives démographiques (70 millions de citadins à la fin du XX e siècle) que la réalité allait rapidement démentir 6 ( * ) .

Ce choix, reposant sur le développement d'un réseau maillé de grandes métropoles, plaçait déjà le modèle métropolitain dans une perspective polycentrique pour au moins deux d'entre elles (Nancy - Metz - Thionville et Lyon - Saint-Etienne - Grenoble). Il a surpris moins par ses fondements que par le courage politique qu'il supposait 7 ( * ) .

Le trouble qu'il a suscité - à la fois les enthousiasmes et les espoirs des plus grands et les vives protestations des villes non retenues - a surtout porté sur l'échantillon. Ceci explique que, « dès le tournant des années 1970, l'expression de « ville assimilée aux métropoles d'équilibre » ait été appliquée par exemple à Rennes, Rouen, Dijon, Clermont-Ferrand ou Nice, ou encore que les grandes villes de l'ouest aient figuré dans certains affichages comme « pôles de développement ». Dans un second temps, ont été ajoutées Montpellier, Caen, Limoges, Saint-Etienne et Grenoble » 8 ( * ) .

En fait, ont été ensuite concernées par cette politique d'armature urbaine toutes les capitales des régions administratives telles qu'elles avaient été définies à partir de 1964.

* 5 Source : F. Damette, J. Scheibling, La France, permanences et mutations, Paris, Hachette Supérieur, 1995

* 6 J. Manesse, L'aménagement du territoire, Paris, 1998

* 7 Reclus, Th. Saint-Julien (Dir), Atlas de France, Territoire et aménagement, Vol. 14, La Documentation française, 2001, 143 p.

* 8 Reclus, Th. Saint-Julien (Dir), Atlas de France, Territoire et aménagement, Vol. 14, La Documentation française, 2001, 143 p.

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