V. DES PERSPECTIVES NOUVELLES S'OUVRENT POUR CERTAINS TERRITOIRES
Si, à long terme, la population française va augmenter faiblement et vieillir, certaines régions vont rester plus jeunes et plus dynamiques que d'autres, telles que l'Ile-de-France et le Nord-Pas-de-Calais. A l'inverse les régions du centre de la France vont constater le vieillissement de leur population à un rythme plus élevé que la moyenne nationale.
A. LES DÉPARTS MASSIFS À LA RETRAITE VONT PROFITER DAVANTAGE À CERTAINES RÉGIONS
Les régions Rhône-Alpes, PACA, Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées et Aquitaine, outre les retraités, attirent désormais les actifs. Les modifications de la démographie du travail dans les années qui viennent, avec les départs à la retraite des générations du baby-boom, devraient conforter l'aménagement du territoire à une problématique nouvelle qu'il convient d'anticiper. Ces régions devraient donc bénéficier pleinement des transferts liés aux retraites compte tenu de la structure par âge de leur population.
B. LES PROJECTIONS DÉMOGRAPHIQUES DE L'INSEE JUSQU'EN 2030 DESSINENT UNE AUTRE FRANCE
La population projetée par l'INSEE pour la France métropolitaine en 2030 s'élève à 63 930 000 habitants. Cette croissance estimée ne sera pas uniforme sur tout le territoire : la concentration de la population devrait s'accentuer au sud et diminuer le long d'une diagonale allant des Ardennes au sud du Massif Central.
La croissance sera la plus forte dans le quart sud-est du pays . Les augmentations de population les plus importantes seront en Languedoc-Roussillon, (+ 34 % entre 2000 et 2030), PACA (+ 21 %) , Midi-Pyrénées et Rhône-Alpes (+ 16 %). Avec un gain de population de 10 % en 30 ans, l'Ile-de-France maintiendrait son poids dans la population française en concentrant 20 % de la population française.
A l'opposé, les régions caractérisées par un poids important de l'agriculture et un faible taux d'urbanisation, ou par des difficultés de reconversion industrielle, devraient avoir du mal à maintenir leur population. Les régions les plus affectées seraient la Lorraine (- 10 %), l'Auvergne et Champagne-Ardennes (- 8 %).
La figure 1.10 met en évidence les différences d'évolution de la population entre régions à l'horizon 2030 d'après le scénario central de l'INSEE.
En 2030, selon l'INSEE, près d'un habitant de la France métropolitaine sur trois aurait au moins 60 ans contre un sur cinq actuellement. Cette évolution s'explique essentiellement par le vieillissement des enfants du « baby-boom ». L'âge moyen des habitants pourrait ainsi augmenter de 5 ans et demi en 30 ans et approcher les 44 ans en 2030, les moins de 20 ans ne formant que 21 % de la population contre plus du quart actuellement.
Toutes les régions devraient être concernées par ce vieillissement. L'Ile-de-France serait de loin la moins touchée , elle serait la seule région de France où l'âge moyen resterait inférieur à 40 ans. La proportion de franciliens de 60 ans ou plus serait peu élevée : 23 % en 2030. Contre 31 % au niveau national. Le Nord-Pas-de-Calais resterait aussi une région jeune (les plus de 60 ans représenteraient 28 % de sa population).
Au contraire, le vieillissement s'accentuera à l'ouest et au centre : en Limousin, Poitou-Charentes, Auvergne et Bourgogne, près de 40 % de la population aurait plus de 60 ans en 2030. La figure 1.11 indique les évolutions de la proportion de personnes âgées par région entre 2000 et 2030.
Figure 1.11 - Evolution de la proportion de personnes âgées entre 2000 et 2030
Source : INSEE