c) Les signes de l'érosion de la demande touristique en montagne
Compte
tenu des statistiques disponibles, on peut noter une érosion de la
fréquentation touristique en zone de montagne à travers un
certain nombre d'indices.
La répartition des séjours en fonction du type
d'espace20(
*
) indique qu'en 2000 la
montagne était devenue, en France, toutes destinations confondues la
quatrième destination avec 14,8 % des séjours après
la ville (53,7 %), la mer (47,4 %), et la campagne (16,9 %) -le
total étant supérieur à 100 % car plusieurs espaces
pouvant être fréquentés lors d'un même
séjour-.
La dernière étude de conjoncture touristique publiée en
mai 2002 sur les intentions de départ des français pour
l'été 2002 confirme que la mer reste l'endroit
préféré pour passer les vacances d'été
suivie de la campagne, des grandes villes et de la montagne. Les
évolutions par rapport à 2001 font apparaître une baisse de
5 % des intentions de départ à la mer et en montagne au
profit des grandes villes : +8 %, et de la campagne : +2 %.
Les chiffres publiés en 1997 par le Service d'études et
d'aménagement touristique de la montagne (SEATM), selon une
méthodologie statistique très sensiblement différente,
plaçaient en 1994 la montagne au
deuxième rang
des
séjours de vacances après la mer mais devant la ville et à
peu près à égalité avec la campagne.
Les taux de départ des français aux sports d'hiver (
recensés par la direction du tourisme et la SOFRES) ont globalement
décliné entre 1995 et 2001 en passant, pour les longs
séjours, de 8,6 % à 7,1 % tandis que les courts
séjours ont connu une stabilisation autour de 1,8 %.
Cette évolution n'est pas spécifique à la montagne
puisque, de manière générale, les taux de départ
des français en vacances d'hiver (toutes destinations confondues) ont
baissé entre 1995 et 2001 en passant de 40,7 % à
36,7 %. Cependant, d'après ces chiffres, qui corroborent les
observations de terrain, le repli des sports d'hiver est plus accentué
que celui des vacances d'hiver.
Le tourisme en montagne des enfants, mesuré par l'évolution
des séjours collectifs, a sensiblement diminué
.
D'après les statistiques du SEATM, la Haute Savoie, bien qu'étant
le premier département d'accueil, a subi -entre 1994 et 1999- une
réduction de sa fréquentation pour les séjours des
mineurs, de près d'un cinquième (18 %).
Le tableau ci-après détaille l'évolution de la
fréquentation pour les séjours des mineurs dans les six premiers
départements touristiques de montagne.
Source
: Les chiffres clés du tourisme de
montagne 3
ème
édition mai 2002. Service
d'études et d'aménagement touristique de la montagne.
La lecture de ces chiffres renforce la conviction de votre
rapporteur quant au
rôle fondamental des classes de neige
pour développer chez les jeunes générations le goût
des sports d'hiver. De ce point de vue, la fonction des petites stations de
ski est irremplaçable pédagogiquement et
économiquement : les classes de neige d'aujourd'hui sont le vivier
de la clientèle future des grandes stations de ski.
Proposition n°
31.
: Intensifier l'action
collective en faveur des jeunes et relancer, en particulier, les classes de
neige.
Il convient de noter que, selon un certain nombre d'indices, le
fléchissement de la fréquentation des stations de haute montagne
en hiver et en été s'est, selon certains indices,
accompagné d'une augmentation du tourisme diffus en moyenne montagne,
moins concentré par nature.