CONCLUSION
La
mission commune d'information, au terme de sa réflexion sur l'avenir de
la politique de la montagne, permet de :
- procéder à une analyse objective de la situation des zones
de montagne, en apportant des propositions concrètes et précises
répondant à la double problématique de la
décentralisation et du développement durable ;
- recommander la mise en place d'un véritable réseau
d'expertise et de recherche pour assister les structures opérationnelles
de chacun des massifs ;
- soutenir le principe d'une participation active au dialogue
européen et d'une mobilisation très forte auprès des
différentes instances communautaires au moment où se
préparent les réformes de la PAC et des fonds structurels, pour
faire reconnaître une vraie dimension européenne à la
politique de montagne, territoire naturel d'expérimentation des mesures
en faveur des zones à handicaps permanents.
Certes, cette démarche répond d'abord aux problèmes des
montagnards eux-mêmes, vrais acteurs de la vie en montagne en :
- soutenant une agriculture fondée sur des productions de
qualité clairement identifiées, mais aussi les activités
de l'artisanat, du commerce, des PMI et des services ;
- réaffirmant la vocation d'accueil touristique mais aussi
sanitaire et social de la montagne ;
- surmontant les handicaps, pour permettre une vie authentique garante de
la qualité d'un environnement protégé : il n'y a pas
de montagne vivante sans la présence des acteurs économiques.
Mais cette démarche va plus loin en ayant pour ambition d'apporter une
réponse aux problèmes d'un monde, dans lequel les angoisses
déstabilisatrices se multiplient. Les hommes ont besoin de se
réconcilier avec eux-mêmes grâce à une harmonie
retrouvée avec un environnement naturel protégé. C'est un
choix de société qui est proposé : celui d'un
aménagement équilibré et harmonieux du territoire, en
réaction au mouvement d'hyper concentration urbaine.
Il s'agit aussi de dépasser l'affrontement stérile opposant les
défenseurs exclusifs de l'environnement aux partisans acharnés
d'un développement exponentiel, afin de prendre en compte les besoins
des générations futures.
Faire de la montagne un vrai laboratoire expérimental, exemple de
développement durable, c'est rompre enfin le cercle vicieux de
l'accumulation des interdits pour laisser place aux initiatives, à la
responsabilisation des acteurs locaux, et d'abord des élus, et aux
partenariats.
En proposant ces voies et ces moyens pour la montagne, la mission commune
d'information répond à la vocation du Sénat, garant des
libertés des collectivités territoriales et force de proposition
en matière d'aménagement du territoire.