III. DES RÉSULTATS TRIBUTAIRES DE LEUR CONTEXTE ÉCONOMIQUE

Les résultats de cette projection dépendent d'hypothèses nécessairement aléatoires. On a souligné dans les chapitres précédents l'impact très important de la croissance, mais aussi du niveau des taux d'intérêt, sur la trajectoire de la dette publique.

La croissance réduit le niveau des performances à atteindre pour infléchir la trajectoire de la dette publique et en favorise la réalisation. Qu'elle ralentisse, et des effets cumulatifs contraires se produisent. Les taux d'intérêt influencent le coût de la dette publique qui, à son tour, conditionne l'équilibre des comptes publics.

Deux variantes ont été réalisées afin de mesurer, d'une part, l'impact d'un environnement monétaire moins favorable et, d'autre part, celui d'une croissance qui, moins dynamique que dans la projection, atteindrait le rythme de la croissance potentielle telle qu'elle est estimée pour l'économie française.

A. L'IMPACT DE TENSIONS SUR LE COÛT DE LA DETTE

En projection, le coût apparent de la dette reste quasiment stable au niveau atteint en 2001. Une variante a été réalisée afin de mesurer l'effet sur la dette d'un niveau plus élevé de 1 point du coût de la dette.

PROJECTION DE LA DETTE PUBLIQUE
AVEC UN COÛT DE LA DETTE SUPÉRIEUR DE 1 POINT

(en points de PIB)

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

Niveau de la dette publique

(en points de PIB)

58,3

58,7

58

56,9

55,5

54,2

52,7

51,1

49,2

Écart par rapport au compte

central

+ 0,6

+ 1,1

+ 1,7

+ 2,3

+ 2,8

+ 3,4

+ 4

+ 4,5

+ 5,1

L'élévation de 1 point du coût de la dette publique entraîne une aggravation des charges d'intérêt. L'effet « boule de neige » de l'endettement est, en quelque sorte, intensifié et le solde primaire dégagé en projection devient insuffisant pour éviter une progression du poids de la dette publique dans le PIB avant 2004. A cette échéance, la croissance accélérant franchement dans le compte économique sous-jacent à la projection, l'écart entre le coût de la dette et le taux de croissance du PIB se réduit nettement. Le solde primaire atteint alors le niveau nécessaire pour compenser une dérive des charges d'intérêt, qui est atténuée.

Toutefois, le surcroît de dette publique constatée en début de période ne s'efface pas. L'écart entre la dette publique observée en variante et celle du compte central se creuse.

L'augmentation initiale du poids de la dette publique dans le PIB se combine avec un coût de la dette plus élevé pour provoquer un niveau de dépenses d'intérêt constamment supérieur à celui atteint dans le compte central. Le solde primaire étant identique, le besoin de financement total est toujours plus élevé dans la variante et les écarts annuels se cumulent. Il devient certes compatible avec une stabilisation du poids de la dette publique dans le PIB à compter de 2004, mais du fait du niveau plus élevé des charges d'intérêt, il pèse moins sur la trajectoire de la dette. Celle-ci ne se replie que d'un peu moins de 15 %.

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