2. La place prépondérante de l'hôpital public
L'hôpital public est le principal fournisseur de soins dans le système de santé vietnamien. Plusieurs raisons expliquent cette situation :
- l'existence d'un réseau hospitalier relativement dense . On dénombre ainsi 817 hôpitaux publics au Viêt-nam offrant, au regard de sa population, un nombre total de lits supérieur à celui constaté dans d'autres pays de l'Asie du sud-est, tels la Malaisie, la Thaïlande et les Philippines. 91 % des hôpitaux publics vietnamiens sont des hôpitaux généraux, et 64 % d'entre eux sont gérés par les services de santé de district. Toutefois, les hôpitaux de district ayant des capacités d'accueil plus modestes que les hôpitaux provinciaux ou les hôpitaux relevant de diverses institutions ou administrations (armée, police, chemins de fer, etc.), ne représentent que 38 % des lits disponibles.
- le fait que l'hôpital public demeure le lieu d'exercice obligatoire de la majorité des médecins qui, rémunérés sur des fonds publics, doivent y assurer prioritairement leur service.
- les difficultés croissantes rencontrées par les dispensaires communaux pour continuer à assurer une médecine curative de bon niveau . Jusqu'à la libéralisation économique, le financement de ces dispensaires communaux était assuré par les brigades de travail locales, qui leur fournissaient également une partie de leur personnel, notamment les infirmières. Suite à la dé-collectivisation des terres et à la disparition des brigades de travail, la situation matérielle des dispensaires communaux et, par voie de conséquence, la qualité des soins fournis à la population, se sont nettement dégradées.
Les budgets des communes étant insuffisants pour assurer le financement des dispensaires, l'Etat a décidé, à partir de 1994, de prendre en charge, sur son propre budget, une partie des salaires de leur personnel. Il a également augmenté les dotations budgétaires consacrées aux programmes nationaux de santé publique, dont les dispensaires communaux sont les principaux bénéficiaires. En dépit de ces efforts, ces dispensaires souffrent toujours d'un manque de moyens matériels et humains. En conséquence, les populations préfèrent désormais s'adresser directement à l'hôpital public pour se faire soigner.