C. LA PERSISTANCE DE LA MALNUTRITION INFANTILE ET DES MALADIES INFECTIEUSES

Si la politique sanitaire du Viêt-nam peut donc se prévaloir de succès incontestables, elle paraît, en revanche, avoir plus de difficultés à vaincre certains maux récurrents dont, notamment, la malnutrition infantile et les maladies infectieuses.

1. Un niveau encore élevé de malnutrition infantile

On évalue à 37 % la proportion d'enfants vietnamiens souffrant de malnutrition, et ce en dépit du fait que le Viêt-nam soit devenu l'un des principaux pays exportateurs de riz. Ce niveau élevé de malnutrition suffit à nous rappeler que le Viêt-nam est encore un pays pauvre, à prédominance rurale et que le niveau de subsistance de la majorité de sa population dépend toujours, pour l'essentiel, de l'aléa des récoltes et du climat.

On ne peut toutefois qu'être surpris par l'ampleur de cette malnutrition infantile, au regard des succès enregistrés, par ailleurs, en matière de mortalité.

Quoi qu'il en soit, les effets de cette malnutrition sont redoutables pour les enfants affectés. On estime ainsi que le poids de 39 % des enfants de moins de 5 ans est inférieur à la normale et que la croissance de 34 % d'entre eux est irrémédiablement compromise du fait de leur malnutrition (cette proportion atteignant 47 % dans les zones rurales, soit trois fois plus que la moyenne constatée en milieu urbain).

Les autorités vietnamiennes ont donc décidé de mettre en place, en 1998, un programme national de surveillance et de lutte contre la malnutrition.

2. La persistance des maladies infectieuses

Les maladies infectieuses demeurent, quant à elles, un problème majeur de santé publique.

Les diarrhées infectieuses, d'origine bactérienne ou virale, la fièvre typhoïde, l'amibiase et l'ulcère gastro-duodénal sont encore parmi les premières causes de consultation et d'hospitalisation, même si la mortalité a diminué parallèlement à l'amélioration de la prise en charge de ces maladies. Ainsi, les diarrhées infectieuses, qui représentaient la principale cause de mortalité dans les hôpitaux en 1976, ne figuraient plus parmi les dix premières causes de mortalité constatées en 1995. L'éradication de ces maladies ne sera toutefois rendue possible que par l'amélioration de l'hygiène et de l'accès de la population à l'eau potable. Or, et en dépit des efforts entrepris, on estime que seulement 47 % de la population urbaine et 42 % de la population rurale a accès à l'eau potable et que, par ailleurs, seulement 43 % de la population urbaine et 15 % de la population rurale disposent du tout-à-l'égout.

Les pneumopathies infectieuses, bronchiques aiguës, asthme et tuberculose figurent également parmi les principales causes d'hospitalisation. Selon les informations disponibles dans le cadre du programme de lutte contre la tuberculose , mis en oeuvre en 1995, on dénombrerait 130.000 cas, jeunes pour la plupart (les enfants représentant, chaque année, plus d'un quart des nouveaux cas). Par ailleurs, les traitements se seraient révélés inefficaces pour 30 % des tuberculeux soignés en 1999, essentiellement en raison d'une mauvaise utilisation des antibiotiques prescrits.

Les maladies sexuellement transmissibles sont, quant à elles, largement sous-diagnostiquées. Par ailleurs, on estime que 20 % de la population étaient atteints de l' hépatite B . La vaccination des enfants contre cette maladie est d'ailleurs progressivement incluse dans le programme national de vaccination avec l'aide de la Banque asiatique de développement.

La lèpre , quant à elle, persiste dans plusieurs provinces du pays, essentiellement dans les régions montagneuses ou rurales éloignées.

Page mise à jour le

Partager cette page